Microsoft, Google, Spotify, Facebook: pourquoi les stars de la tech dégraissent

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Christophe Charlot
Christophe Charlot Journaliste

Microsoft, Google et Spotify viennent compléter la liste des vedettes de la tech qui licencient. Ils suppriment respectivement 10.000, 12.000 et 600 jobs. Un solide dégraissage qui était dans l’air après Facebook, Amazon et d’autres.

On les croyait intouchables et dans une dimension presque préservée des aléas de l’économie. Pourtant, les géants du web subissent eux aussi la crise économique actuelle. Au point d’annoncer des plans de licenciements importants parmi leur personnel. Microsoft a reconnu vouloir se séparer de 10.000 personnes à travers le monde, soit 5% de ses effectifs mondiaux. Pas rien. Pour y parvenir, le groupe américain devrait provisionner 1,2 milliard de dollars dans ses comptes. Et la firme de Satya Nadella n’est pas la seule à faire cette annonce: Alphabet, la maison mère du moteur de recherche Google, lui a emboîté le pas en annonçant 12.000 suppressions de postes, soit un peu plus de 7,5% de ses effectifs dans le monde.

Baisse des revenus

Dans ces deux cas, ce sont les conditions de marché qui sont mises en avant pour expliquer ce choix: le patron de Microsoft pointe un ralentissement dans les dépenses numériques mais également la prudence des entreprises qui font face (ou s’attendent à faire face) à la récession ; et Google invoque la baisse des revenus publicitaires (l’essentiel de son business) qui se ferait déjà sentir.

Microsoft et Google sont loin d’être les seuls mastodontes de la tech à s’imposer une cure d’amaigrissement. Lundi passé, le groupe suédois Spotify, numéro 1 mondial du streaming audio, a annoncé lundi la suppression de 6% de ses effectifs, soit près de 600 postes sur 9.800. “Avec le recul, j’ai été trop ambitieux en investissant plus vite que notre croissance de chiffre d’affaires”, a reconnu Daniel Ek, le CEO et cofondateur de Spotify.

159.000 emplois perdus en 2022

L’an passé, Meta, la maison mère de Facebook, annonçait 11.000 licenciements (dont la team belge), Amazon 18.000, Salesforce 8.000… Et c’est sans compter les moins grosses boîtes qui, elles aussi, se séparent d’une partie plus ou moins importante de leur personnel. Ainsi, le site Layoffs.fyi qui traque les licenciements dans la tech et les start-up évaluait à 159.000 le nombre d’emplois perdus dans le secteur en 2022. La majorité provenant des grandes firmes, évidemment.

Par ailleurs, ce chiffre est probablement sous-estimé, n’ayant pas dans son radar l’ensemble des petites boîtes à travers le monde. Pour 2023, 56.000 suppressions d’emplois ont déjà été enregistrées.

Toutes ces entreprises subissent aussi le revers de la médaille pandémique. Pendant les confinements, le numérique s’est imposé comme une solution évidente, boostant les activités en ligne: e-commerce, outils digitaux de productivité, entertainement, etc., avec la publicité qui y est liée. Résultat: les grands acteurs du web et pas mal de start-up ont massivement engagé. Amazon, par exemple, aurait recruté… 800.000 personnes entre 2020 et 2021. Depuis, la demande s’est tassée et le contexte économique a changé. Si ces annonces n’enchantent pas les travailleurs, les investisseurs, eux, se réjouissent: l’action Google a pris plus de 5% à l’annonce du dégraissage. Et les cours de tous les Gafa ont fortement grimpé depuis leur plus bas, boostés par les diverses annonces.

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