Mercedes, Audi, Porsche : coup de mou pour les géants de l’automobile allemande

Face à la baisse du marché chinois, Mercedes a également réduit ses objectifs de marge pour cette année. Il est le troisième constructeur allemand à annoncer des chiffres en berne cette semaine.

Les temps sont durs pour les constructeurs automobiles haut de gamme allemands. Après Porsche mercredi et Audi jeudi, Mercedes emboîte le pas ce vendredi et annonce à son tour une réduction de ses prévisions. Il a annoncé une chute de 15,9% de son bénéfice net au deuxième trimestre sur un an, plombé par la baisse de ses ventes, notamment de ses modèles de luxe. Le bénéfice net a ainsi atteint 3,06 milliards d’euros, a indiqué le groupe dans un communiqué de presse. En conséquence, il a revu à la baisse ses objectifs de rentabilité des ventes de voitures pour l’année 2024. Il anticipe désormais une marge de 10 à 11 % pour sa marque phare cette année, contre 10 à 12 % précédemment et presque 14 % d’il y a un an.

Une situation difficile sur le marché chinois

Le chiffre d’affaires du groupe a diminué et passe entre le deuxième trimestre de 2023 et celui de 2024 de 38,2 milliards à 36,7 milliards d’euros. Cette baisse doit beaucoup à la chute des ventes de voitures électriques (-17%) et surtout des ventes en Chine (-35%). Le groupe se montre cependant plus optimiste pour le second semestre qui devrait être soutenu par le lancement de nouveaux modèles comme la nouvelle Classe G hybride.  

Porsche et Audi font eux aussi grise mine

Après une période favorable pour leurs profits grâce aux pénuries liées à la pandémie, c’est le troisième constructeur automobile allemand à publier cette semaine des résultats décevants au premier semestre. Mercredi, Porsche ouvrait le bal en annonçant un programme de “réduction des coûts” après un premier semestre difficile, entre reculs des ventes en Chine, rupture de livraison liée à une inondation chez un fournisseur, et un marché électrique décevant. Il abaisse son objectif de marge opérationnelle à une fourchette comprise entre 14 et 15 %, contre un objectif précédent de 15 à 17 % et 18 % en 2023.  

Jeudi, c’était au tour d’Audi. Le constructeur de voitures haut de gamme est en difficulté depuis un certain temps. Et malgré une amélioration au deuxième trimestre, presque tous les chiffres restent à la baisse. Le recul des volumes de plus de 8 % a entraîné une baisse du chiffre d’affaires et du bénéfice d’exploitation. Cette situation est due à une grève à l’usine située au Mexique, à des problèmes d’approvisionnement en pièces détachées et à une concurrence féroce. De plus, Audi doit faire face à des coûts supplémentaires pour le lancement de nouveaux modèles. Une nouvelle gamme, l’Audi A5, est en cours de lancement. Il y a également une nouvelle RS e-tron et une nouvelle RS Q8. En raison des résultats décevants, le groupe automobile réduit ses prévisions pour l’ensemble de l’année. 

Des résultats en berne qui ont fait plonger les actions en Bourse de ces trois constructeurs.

Les constructeurs allemands ne sont pas les seuls

Pourtant il n’y a pas que les Allemands qui trinquent. En réalité c’est presque tout le secteur qui est atone.

Le quatrième constructeur mondial Stellantis, qui avait enchaîné les profits record depuis sa fondation en 2021, a vu son bénéfice net divisé par deux au premier semestre et passe par une “période de transition très chahutée”.  Le constructeur aux quatorze marques compte néanmoins se rétablir dès le second semestre avec une gamme de 20 nouveaux véhicules et un profond travail sur ses tarifs aux États-Unis. Et même Tesla  a vu son bénéfice net fondre au deuxième trimestre et se voit obligé de réduire les coûts.

Seuls quelques groupes comme General Motors et ses pick-up Sierra (sous marque GMC), Colorado et Silverado (sous marque Chevrolet), affichent encore le sourire. Dans une moindre mesure, Renault ne démérite pas non plus puisque le groupe a publié une rentabilité record de ses activités au premier semestre. Enfin le groupe Sino-Suédois Volvo enregistre lui un bond de 60% de son bénéfice net au deuxième trimestre.