Mercato de l’IA, Meta  frappe fort en offrant 200 millions à un ingénieur d’Apple

© (Photo Illustration by Avishek Das/SOPA Images/LightRocket via Getty Images)
Pierre-Henri Thomas
Pierre-Henri Thomas Journaliste

À côté du football, un autre mercato prend de l’ampleur, celui des experts dans l’intelligence artificielle. Meta vient de débaucher un ingénieur star d’Apple, Ruoming Pang, avec une offre de 200 millions de dollars .

Meta, la maison mère de Facebook, a débauché Ruoming Pang, l’un des ingénieurs les plus brillants d’Apple, avec une offre de rémunération dépassant les 200 millions de dollars. Cette annonce, rapportée par Bloomberg, marque un tournant dans la course effrénée à la suprématie en intelligence artificielle (IA).

Une star chez Apple

Diplômé en informatique de l’université de Shanghai Jiaotong en 1998, Ruoming Pang a poursuivi ses études aux États-Unis, obtenant une maîtrise à l’Université de Californie en 2000, puis un doctorat. Avant de rejoindre Apple en 2021, Pang a passé plus de 15 ans chez Google.  Chez Apple, Pang a pris la tête d’une un groupe de plus de 100 ingénieurs chargés de développer les modèles d’IA sous-jacents à des fonctionnalités clés telles que Siri, Apple Intelligence, Genmoji,…

L’offre de Meta à Ruoming Pang, d’un montant supérieur à 200 millions de dollars sur plusieurs années, est l’une des plus importantes jamais enregistrées dans le secteur technologique. Selon Bloomberg, ce package comprend un salaire de base, une prime de signature conséquente et, surtout, une part importante en actions Meta, dont la valeur dépend de la performance boursière de l’entreprise et de l’engagement à long terme de Pang.

Apple n’a pas voulu surenchérir : le paquet salarial offert par Meta dépasse largement la rémunération de la plupart des dirigeants d’Apple, sauf peut-être celui de Tim Cook, le patron d’Apple, qui perçoit 75 millions de dollars par an.

Stratégie de débauchage

Le recrutement de Ruoming Pang s’inscrit dans une stratégie plus large de Meta pour constituer une équipe de super intelligence, baptisée Meta Superintelligence Labs. Cette division comprend déjà quelques stars, comme Nat Friedman (ancien PDG de GitHub), Daniel Gross (un serial entrepreneur dans l’IA).

Ce n’est pas le premier mouvement de l’entreprise de Mark Zuckerberg, le patron de Meta, pour débaucher des talents, notamment auprès d’OpenAI et d’Anthropic, en ouvrant largement son portefeuille. Ce mouvement ne date pas d’hier : en  2013, Mark Zuckerberg avait recruté le français Yann LeCun, un des pères de l’IA, pour diriger le laboratoire de recherche en IA de Facebook (Facebook Artificial Intelligence Research) qui s’était spécialisé notamment dans la reconnaissance d’images.

Yann LeCun recevra un peu plus tard, en 2018, le prix Turing, considéré comme le prix Nobel de l’informatique. Cette même année 2018,  il devient vice-président et scientifique en chef de l’IA chez Meta.

Prime de 100 millions

Mais depuis LeCun, cette politique de débauchage a pris de l’ampleur. En juin 2025, Sam Altman, PDG d’OpenAI, révélait dans un podcast que Meta avait offert des primes à la signature allant jusqu’à 100 millions de dollars à certains de ses employés, accompagnées de packages totaux encore plus élevés.

Les géants de la technologie se livrent  donc une bataille sans merci pour attirer les meilleurs talents, et l’offre faite à Ruoming Pang, avec prime à la signature, liaison du package salarial au résultat (une grande partie du salaire de Ruoming Pang est constitué d’actions Meta) ressemble fort  aux paquets salariaux des footballeurs.

Les ingénieurs auront-ils bientôt eux aussi des agents pour gérer leur carrière et leur salaire ? Et doit-on s’attendre dans l’IA à une décision judiciaire comme celle  de l’arrêt Bosman, qui a révolutionné le mercato du football en 1995 en libérant les joueurs en fin de contrat ?

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