Mauvaise surprise : les faillites augmenteront cette année de 11 % dans le monde

Pierre-Henri Thomas
Pierre-Henri Thomas Journaliste

Selon Allianz Trade, près de 1,6 million d’emplois en Europe et en Amérique du Nord seraient menacés en 2025.

L’assureur-crédit Allianz Trade vient de publier son dernier rapport mondial sur les faillites. Le document révèle des perspectives plus sombres pour le commerce mondial, avec une augmentation attendue de 11 % des faillites cette année et une hausse de 2 % l’an prochain.

C’est une estimation en hausse par rapport à celles du début de cette année. À l’époque, Allianz Trade s’attendait à une augmentation de 9 % en 2024, suivie d’une stabilisation en 2025. En Belgique, où le rattrapage du nombre de faillites a commencé plus tôt, les faillites devraient atteindre un record décennal, avec plus de 11 000 dossiers cette année. C’est une hausse de 8 % sur un an.

Plus que la moyenne historique

Au niveau mondial, la hausse a été généralisée dans toutes les zones géographiques et tous les secteurs. Deux tiers des pays devraient dépasser leur nombre d’insolvabilités d’avant la pandémie, notamment le Royaume-Uni et la France. Allianz Trade précise que son Indice mondial de l’insolvabilité devrait terminer cette année entre 10 et 15 % au-dessus de sa moyenne 2016-2019.

« Cette série de faillites d’entreprises à l’échelle mondiale est en partie due à une demande mondiale encore faible, à une incertitude géopolitique persistante et à des conditions de financement inégales. Elle peut également s’expliquer par l’“effet retard” des faillites. Les entreprises n’étant plus protégées par les mesures de soutien prises lors de la pandémie et de la crise énergétique. Par conséquent, les pays représentant plus de la moitié du PIB mondial seront confrontés à des augmentations à deux chiffres en 2024 des faillites. Et deux tiers d’entre eux pourraient dépasser leur nombre d’avant la pandémie cette année. Les secteurs de la construction, du commerce de détail et des services ont été les plus durement touchés. Et ce à la fois en termes de nombre d’entreprises qu’au niveau de la taille des entreprises touchées par l’insolvabilité », explique Aylin Somersan Coqui, CEO d’Allianz Trade.

L’Europe spécialement touchée

Au deuxième trimestre de cette année, les défaillances de grande ampleur (entreprises réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros) ont atteint un nouveau record, ajoute Allianz Trade. Il précise que l’Europe de l’Ouest mène la tendance, dépassant les niveaux d’avant la pandémie.

Si Allianz Trade prévoit la poursuite de l’augmentation des faillites l’an prochain, c’est en raison du ralentissement de la croissance, des frictions géopolitiques persistantes et de l’assouplissement tardif des conditions de financement. Mais le paysage est très différent selon les pays.

La baisse des taux, petit soulagement

Aux États-Unis, l’assureur prévoit une augmentation des faillites de +12 % en 2025 (atteignant un total de 27 800 entreprises), puis une baisse de 4 % en 2026. En Allemagne, les défaillances augmenteront de +4 % pour atteindre 23 000 entreprises avant de baisser également de 4 % en 2026. En France et au Royaume-Uni, le nombre de défaillances diminuera de 6 % pour les deux pays en 2025, et continuera à baisser de respectivement 3 % et 4 % en 2026.

La Chine ne devrait pas être épargnée. Les défaillances d’entreprises augmenteront de 5 % l’an prochain et de 6 % en 2026. En 2025, la poursuite de la hausse des défaillances d’entreprises mettra en péril plus de 1,6 million d’emplois rien qu’en Europe et en Amérique du Nord. Les principaux secteurs à risque sont la construction, le commerce de détail et les services.

La baisse des taux d’intérêt ne devrait apporter qu’un soulagement modéré aux entreprises. Leur impact positif atteindra son niveau le plus élevé vers la fin de l’année 2025. Allianz Trade s’attend à ce que le cycle de baisse des taux entamé cette année se poursuive jusqu’en septembre de l’an prochain. Les secteurs à fort effet de levier tels que l’équipement ménager, l’informatique, l’automobile et la construction sont ceux qui en bénéficieront le plus.

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