Proximus: Guillaume Boutin doit convaincre MR et N-VA, le 26 novembre au parlement
L’audition du CEO est programmée, à sa demande. Un rendez-vous pour dissiper un malentendu ou pour faire face aux agendas cachés.
Suite aux critiques successives émanant du MR Georges-Louis Bouchez ou du N-VA Michael Freilich, Guillaume Boutin sera bel et bien entendu en commission de la Chambre, mardi 26 septembre. A sa demande. Car un rendez-vous avec le président du MR avait apaisé un débat rallumé immédiatement par la N-VA. Autant parler directement pour crever l’abcès.
“La gestion des entreprises publiques ne se fait pas dans la presse comme veulent le faire certains!, grince le député Dimitri Legasse, président de la commission. Nous entendrons Proximus à la Chambre pour débattre de la situation de l’entreprise et de sa stratégie le mardi 26 novembre après-midi”.
Des agendas cachés
“Proximus joue un rôle crucial dans le développement digital, avait justifié l’entreprise pour solliciter cette audience. C’est pourquoi Proximus souhaite présenter elle-même à tous les parlementaires sa stratégie et ses ambitions, tant nationales qu’internationales, ainsi que ses résultats opérationnels et financiers, son programme d’investissement dans les réseaux fibre et 5G, l’évolution du cours de l’action et son cadre de gouvernance d’entreprise.”
Les critiques, il est vrai, avaient été vives. Les libéraux francophones avaient déjà estimé que “l’Etat est le pire actionnaire” et mis en cause la stratégie du CEO, Guillaume Boutin.
“Au lieu de mettre la pression, on lui donne carte blanche, déplorait quant à lui Michael Freilich (N-VA). C’est inédit de voir une telle destruction de valeur boursière ainsi récompensée. De plus, cette prolongation a eu lieu pendant les affaires courantes du gouvernement.”
La baisse substantielle de valeur en bourse de l’entreprise est au coeur des critiques. Mais c’est surtout le renouvellement de son mandat un an avant terme qui indispose les futurs partis de l’Arizona qui aimeraient… placer leurs hommes. Singulièrement la N-VA qui ne dispose, pour l’instant, de personne au conseil d’administration.
La structure de l’entreprise est également dans le viseur. Libéraux et nationalistes sont des adpetes des privatisations pures et simples, pour ne pas parler de l’agenda nationaliste de la N-VA.
Parler en direct devrait permettre de crever les abcès, en effet. Stefaan De Clerck, président du conseil d’administration, sera également entendu.
L’argumentaire de Proximus
Le CEO de Proximus devrai rester sur la communication diffusée après sa rencontre avec Georges-Louis Bouchez: “Gérer une entreprise de la taille de Proximus dans un secteur en pleine transformation est un défi quotidien, écrivait-il. Proximus se doit d’anticiper l’évolution des besoins en connectivité pour les 80 prochaines années et cela implique d’investir massivement dès aujourd’hui dans nos réseaux. Investir plus, c’est moins de trésorerie à court terme, ce qui impacte notre cours de bourse. Mais c’est surtout un levier pour créer de la valeur à long terme et assurer l’avenir de Proximus.”
“Proximus est une entreprise avec un potentiel formidable, ajoutait-il. Nos récents résultats financiers et commerciaux ont été excellents : entre 2020 et 2023, nous avons gagné des parts de marché, nos revenus ont augmenté de 7%, et nous prévoyons une nouvelle croissance d’environ 3% pour 2024. Notre déploiement de la 5G vise à couvrir l’ensemble du pays d’ici 2026, et nous avons acquis plus de spectre que nos concurrents pour garantir le meilleur réseau mobile à nos clients. Nos réseaux de fibre optique couvrent déjà 40% du pays et nous en ajoutons 10% par an.” Le CEO se félicitait aussi de sa stratégie d’internationalisation.
Conclusions? “Avec Mr. Bouchez, nous avons un amour particulier pour les entreprises porteuses d’une vision claire et de projets ambitieux, internationaux et positifs pour la société. Et avec leurs centres de décision en Belgique! Nous avons aussi évoqué le rôle de l’Etat dans Proximus. Et suite au récent transfert de la participation de l’Etat à la SFPIM, tant la direction que le Conseil d’administration sont ouverts à une nouvelle évolution de son rôle.”
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