“Produire son biogaz coûte moins cher qu’acheter du gaz naturel”
Remplacer les hydrocarbures par des matières végétales, cela se fait de plus en plus dans l’énergie mais aussi dans la fabrication de textiles, de plastiques et d’autres biens. Cela s’appelle l’économie biosourcée et c’est le thème du Trends Talk de cette semaine avec Bertrand Auquière, directeur de Valbiom et Gilles Crahay, fondateur de PolyPea.
Des sacs de plastique à base d’amidon de pois, des blocs d’isolation en chanvre, des textiles naturels… L’économie biosourcée utilise comme matière première des produits végétaux ou animaux. “C’est l’inverse de l’économie pétrosourcée, explique Bertrand Auquière, directeur de Valbiom, l’organisme wallon chargé du développement de l’économie biosourcée, dans l’émission Trends Talk, qui sera diffusée ce weekend sur Canal Z. On retrouve du pétrole dans les fibres synthétiques de nos chemises, les semelles de nos chaussures, la mousse des fauteuils et plein d’autres objets de notre quotidien.”
L’économie biosourcée change de modèle en utilisant des déchets ou des sous-produits végétaux. La start-up PolyPea met ainsi au point un plastique à base d’amidon de pois. Celui-ci est récupéré auprès de l’entreprise Cosucra, qui produit des compléments alimentaires avec de la protéine de pois. Cet aspect réutilisation des déchets est crucial. “Le but ne peut pas être de créer des surfaces agricoles pour produire des bioplastiques par exemple, confie Gilles Crahay, fondateur de PolyPea, également invité de Trends Talk. Le focus doit rester sur l’alimentation. C’est un équilibre très important à trouver.”
PolyPea devrait bientôt lever des fonds pour passer à une phase industrielle et amener son bioplastique sur le marché.
Dépasser l’économie pétrosourcée, cela vaut aussi pour la production d’énergie. La biométhanisation permet en effet de produire du gaz à partir de déchets organiques, en vue d’alimenter des unités de cogénérations ou même d’arriver à un biogaz épuré qui peut alors être injecté sur le réseau. “Produire du biogaz est aujourd’hui moins cher qu’acheter du gaz naturel, affirme Bertrand Auquière. Les entreprises font la file chez Valbiom pour avoir une étude en vue de produire leur propre gaz.” Cela fournit un revenu complémentaire aux agriculteurs, cela donne une utilité aux déchets de l’industrie agro-alimentaire et, enfin, cela réduit notre dépendance aux pays producteurs de gaz et de pétrole. C’est vraiment le tiercé gagnant.
L’émission Trends Talk sera diffusée en boucle ce weekend sur Canal Z. Elle sera disponible ensuite sur notre site internet.
Trends Talk
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