Pourquoi Laurent Hublet quitte BeCentral
Laurent Hublet, l’emblématique boss du plus grand campus digital de Belgique, vient d’annoncer qu’il quittait son poste de CEO de BeCentral. Une surprise qui alimente pas mal de spéculations.
Le plus gros campus digital de Belgique hébergeant, notamment BeCode, L’école 19, Le Wagon, etc fêtait hier ses 6 ans. L’occasion de dévoiler quelques chiffres parlant quant à l’impact de BeCentral. Résumé en quelques lignes, cela donne 667 personnes qui travaillent à BeCentral et qui ont formé ensemble près de 600 000 personnes en Belgique, dont 6200 nouveaux professionnels du numérique… Et le projet ne cesse de grandir : 40% d’impact en plus, tant en termes de formation que d’espaces opérés au sein des bâtiments logés dans la gare Centrale.
Mais la plus grosse surprise, dévoilée lors du cocktail VIP réunissant une partie du gratin du numérique et des décideurs belges, aura été le… départ du « boss », Laurent Hublet. Arrivé à la tête de BeCentral en 2018 en tant que managing director, il quitte à présent ses fonctions et s’en explique : « j’ai toujours pensé et dit qu’il faut savoir transmettre un projet. Personne ne doit être indispensable et il faut savoir bifurquer, même si c’est parfois difficile. En écrivant un livre sur le Palais Mondial, j’ai constaté que la disparition de ce projet fabuleux était liée à l’échec de sa transmission. Or, la transmission est importante. Et le timing est idéal, car tout se passe bien chez BeCentral, à tous les niveaux, et l’équipe en place est la bonne. » Sa COO, Charlène Crespel, prendra son poste ad interim alors qu’une procédure de remplacement vient d’être engagée.
Mais Laurent Hublet incarnait depuis quelques années ce campus numérique et avait réussi à attirer de grands noms internationaux de la tech et des politiques, pour des visites officielles de découvertes. Encore tout récemment, il a reçu la visite du Premier ministre écossais venu chez BeCentral pour son premier déplacement officiel. Laurent Hublet a aussi pu rencontrer le très médiatique Sam Altman, fondateur d’OpenAI / ChatGPT voici quelques semaines. Et BeCentral attire également des partenaires et des résidents prestigieux. Son départ du poste de managing director peut-il impacter les activités de BeCentral ? La question est réelle, car l’homme (qui a été le conseiller numérique d’Alexander De Croo quand ce dernier était en charge de l’agenda numérique belge) dispose d’un beau carnet d’adresses et d’une belle aura dans le secteur. Son carnet s’étend dans les milieux tech, politiques et médias. « Je ne pense pas que quitter le poste de CEO puisse impacter négativement le projet, répond-il. J’y ai réfléchi, mais il faut avoir le temps long en tête. A cout terme, on pourrait craindre un danger, mais je ne le crois vraiment pas. Le projet va bien, dans toutes ses dimensions. Je passe le relais au bon moment. Et je reste toujours administrateur, donc jamais très loin ». L’avenir nous dira s’il dit vrai…
Engagement politique?
Mais… « jamais loin »… c’est où précisément ? Laurent Hublet botte en touche quand on lui demande ce qu’il compte faire. Or les spéculations vont bon train et beaucoup évoquent un engagement politique. A la fois parce qu’il a été conseillé de De Croo, mais aussi parce que, depuis peu, il a lancé une série de soirées de réflexion citoyenne à Bruxelles. « I Am Brussels » consiste en une série de 19 rencontres thématiques dans les 19 communes. Des talks avec des invités bruxellois engagés venant débattre de thématiques comme le vivre ensemble, la sécurité à Bruxelles, les places dans les crèches, la propreté… Même si l’initiative s’affiche comme « 100% indépendante », plusieurs observateurs spéculent sur un arrivée en politique. Ce à quoi Laurent Hublet ne répond pas vraiment: « Il y a des timings extérieurs qui alimentent certaines spéculations. Mais il s’agit, pour moi, d’une réflexion personnelle par rapport au projet BeCentral d’une part, et par rapport à mon chemin de vie d’autre part. Je veux continuer le travail que je mène depuis 10 ans et qui consiste à pouvoir donner des opportunités à un maximum de jeunes et moins jeunes à Bruxelles. Je suis un entrepreneur, mais pas à la recherche d’un énorme exit. Je cherche l’impact sociétal le plus grand possible et je veux réfléchir à la manière de réaliser cela. J’ai des envies et je vais voir comment les mettre en pratique. » Laurent Hublet admet, simplement, qu’il est « régulièrement sollicité »…
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