L’écrivain à succès français et ancien homme d’affaires Paul-Loup Sulitzer est décédé jeudi à l’âge de 78 ans à l’Ile Maurice où il vivait depuis plusieurs mois, a annoncé sa fille à l’AFP.
“Il est décédé ce matin à l’hôpital des suites d’un AVC”, a indiqué Olivia Sulitzer, précisant que son père, auteur prolifique de thrillers politico-financiers, avait été hospitalisé il y a plusieurs jours après une chute.
Flamboyant milliardaire dans les années 1980 avant de connaître d’importants revers de fortune, “PLS” a signé une quarantaine d’ouvrages, qu’il qualifiait lui-même de “westerns financiers” et dont il a écoulé 60 millions d’exemplaires. Il avait toutefois été accusé d’avoir fait rédiger plusieurs de ses romans par d’autres auteurs.
Natif de Boulogne (Hauts-de-Seine) et ancien patron d’une société de porte-clés, il a enchaîné les best-sellers durant la décennie 1980 avec des titres évocateurs tels que Money, Cash ou Fortune. Il avait également rencontré un immense succès public avec Le Régime Sulitzer, sa méthode de perte de poids.
Durant ces années fastes, il résidait dans un palais italien de 450 m² à Paris, possédait une villa à Saint-Tropez et un ranch en Arizona, ainsi que des tableaux de maître et une Ferrari, selon ses confidences à L’Obs en 2018.
Les revers se sont accumulés à partir des années 2000. Victime d’un AVC en 2004, il a également traversé un divorce difficile, accompagné d’une interminable bataille judiciaire autour de sa fortune avec sa troisième épouse, Delphine Jacobson.
Il a ensuite été mis en cause dans la tentaculaire affaire de l’Angolagate, liée à une vente d’armes à l’Angola dans les années 1990. Condamné en 2009 pour recel d’abus de biens sociaux, il a finalement été relaxé en appel, mais cette procédure l’a considérablement affaibli.
“J’ai été dix ans sous contrôle judiciaire, on m’a pris mon passeport. Ma carrière de conseiller financier international a été décrédibilisée et j’ai fait deux comas”, déclarait-il en 2011, évoquant son passage “du statut de multimilliardaire flamboyant à celui de ruiné”.
Père de quatre enfants nés de plusieurs unions, il avait été officier de l’Ordre national du Mérite avant d’en être exclu après l’affaire de l’Angolagate. Ces dernières années, il s’était fait discret, partageant sa vie entre la Belgique et Nice, tout en souffrant de problèmes de santé. “Il était parti vivre à l’Île Maurice pour tenter de se rétablir”, a précisé sa fille Olivia jeudi à l’AFP.
