Le PDG de Cegeka, Stijn Bijnens, devient le nouveau CEO de Proximus

STIJN BIJNENS

Stijn Bijnens a été couronné Manager de l’Année 1999 par le magazine Trends alors qu’il n’avait qu’une trentaine d’années. Près d’un quart de siècle plus tard, il dirigeait le groupe informatique familial limbourgeois Cegeka, en pleine expansion. Un groupe qu’il quitte aujourd’hui pour rejoindre en septembre Proximus.

L’ancien directeur de la société d’ICT belge Cegeka va devenir CEO de Proximus à partir du 1er septembre 2025, a annoncé le groupe mardi lors d’une conférence de presse à Bruxelles. Il succède ainsi Jan Van Acoleyen, qui avait assumé le rôle de CEO par intérim après le départ de Guillaume Boutin. Ce dernier avait annoncé sa démission en février dernier.

« Tout le monde préfère parler de la prochaine start-up ou de la dernière innovation, alors que le vrai défi pour les entreprises, c’est de faire tourner les systèmes existants et d’intégrer les innovations. C’est moins excitant, mais c’est absolument crucial », soulignait-il encore l’année dernière au Trends.

Le plus jeune CEO coté sur Easdaq

Encore dans la vingtaine, Bijnens cofonde la société de cybersécurité Netvision, basée à Louvain, qu’il introduit en bourse début 1999. Il devient alors le plus jeune CEO coté sur Easdaq, l’ancienne bourse européenne des valeurs technologiques. Netvision, rebaptisée plus tard Ubizen, connaît un succès fulgurant et atteint une valorisation de 1,9 milliard d’euros. L’entreprise, dans laquelle Bijnens détenait encore plus de 9 %, emploie près de 600 personnes en Europe, aux États-Unis et en Asie. Mais à partir de mi-2001, le vent tourne. Après l’éclatement de la bulle Internet, Ubizen ne parvient plus à répondre aux attentes du marché. L’entreprise plonge dans le rouge. À la fin de l’année, elle est contrainte de fermer plusieurs bureaux internationaux, entraînant la suppression d’un cinquième des effectifs.

Ubizen

Contrairement à de nombreuses autres entreprises de la tech, Ubizen survit sous la direction de Bijnens. En 2004, après une bataille difficile pour le contrôle du capital, la société passe aux mains de Cybertrust, spécialiste américain de la sécurité informatique, lui-même racheté en 2007 par Verizon. Peu après cette acquisition, Stijn Bijnens devient CEO de la société de reconversion économique du Limbourg (LRM). Il y reste jusqu’à ce qu’André Knaepen, fondateur de Cegeka, fasse appel à lui pour diriger le groupe informatique belge.

Depuis son arrivée chez Cegeka en 2019, l’entreprise a connu une croissance spectaculaire. Le chiffre d’affaires a plus que doublé et le groupe compte désormais plus de 9 000 collaborateurs.

Leader du marché

« C’est un travail en tandem avec André Knaepen, qui a fait grandir l’entreprise et en reste le président. André est très fort pour penser à partir du client. Nous avons développé Cegeka dans les bons secteurs. J’y ai ajouté davantage d’innovation, ce qui nous permet aujourd’hui de jouer dans une ligue supérieure en termes de complexité. Cegeka est aussi une machine à cash, et cette trésorerie, nous pouvons la réinjecter dans l’entreprise. Cela nous a notamment permis de créer une division cybersécurité. J’ai fait revenir plusieurs anciens collaborateurs d’Ubizen pour reconstruire ici ce que nous avions mis en place là-bas. Aujourd’hui, nous sommes leader du marché de la cybersécurité en Belgique. Je peux également investir dans l’innovation autour du cloud, de l’intelligence artificielle (IA) et, plus récemment, du 5G. Et nous avons aussi les moyens financiers pour réaliser des acquisitions. “, dit-il toujours dans Trends.

Il quitte donc aujourd’hui Cegeka pour devenir le CEO de Proximus dès le 1er septembre 2025.
Il avait déjà travaillé pour Proximus et connait bien le président du conseil d’administration, Stefaan De Clerck. On le présente comme un patron “respecté et visionnaire”.

Proximus salue la nomination de Bijnens en soulignant sa « focalisation sur l’orientation client, l’innovation technologique et la création de valeur ».

Selon son nouvel employeur, il excelle également dans « la constitution d’équipes solides, tout en accordant une attention particulière au dialogue constructif avec les partenaires sociaux ».

Lui-même dit que « c’est la première fois que je réponds à un appel d’un chasseur de têtes. Il y a trente ans, quand j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur, je rêvais déjà de devenir un jour le CEO de Belgacom, comme on l’appelait encore à l’époque. Ce rêve se réalise aujourd’hui. »

Un changement symbolique de culture managériale

Jusqu’ici, Proximus avait toujours privilégié des profils francophones pour sa direction générale : Didier Bellens, Dominique Leroy ou encore Guillaume Boutin en sont les exemples récents. Une exception notable : John Goossens, CEO de Belgacom entre 1995 et 2002, d’origine flamande mais s’exprimant principalement en français. Avec la nomination de Stijn Bijnens, l’entreprise franchit donc une étape symbolique : il est présenté comme le premier CEO véritablement flamand de l’histoire du groupe.

S’il ne commence officiellement qu’en septembre, il participera néanmoins au choix du futur CEO de Proximus Global, la division internationale du groupe (comprenant Telesign, Route Mobile et BICS). Le président de Proximus, Stefaan De Clerck, a promis l’annonce du futur CEO international avant la fin du Tour de France.

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