Le moral baisse en Europe

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Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Le moral des chefs d’entreprises se dégrade sur le Vieux Continent. Tant en Allemagne qu’en France, et y compris chez nous, le pessimisme gagne du terrain dans les rangs patronaux.

La Cigale ayant chanté, tout l’été… Alors que la grande fête des JO s’ouvre à Paris, force est de constater que les nuages s’amoncellent dans le ciel de l’économie européenne. Allemagne, France, Belgique… : le moral des entrepreneurs recule. Fortement. Gare aux lendemains qui déchantent.

L’Allemagne s’enlise dans la crise

En Allemagne, d’abord. L’indice Ifo, qui mesure le climat des affaires outre-Rhin, a baissé pour le troisième fois consécutive en trois mois. Il est passé de 88,6 en juin à 87 en juillet, soit son plus bas niveau depuis février. Le sentiment s’est considérablement dégradé dans les entreprises allemandes, avec une détérioration des conditions actuelles, mais aussi des attentes. En réalité, selon Clemens Fuest, le président de l’institut qui calcule l’indice Ifo, “l’économie allemande est enlisée dans la crise”. La sinistrose se répand dans plusieurs pans de l’économie allemande. “Le climat des affaires s’est dégradé dans l’industrie manufacturière, les services, le commerce et la construction”, notent les experts de la banque Mirabaud.

France: au plus bas depuis le Covid

Même topo en France. Selon les derniers chiffres publiés par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l’indicateur mesurant le climat des affaires s’est lui aussi fortement dégradé en juillet, pour tomber à 94 points, soit un recul de 5 points par rapport à juin. Il se situe désormais à un niveau “inférieur à sa moyenne à long terme”, soulignent les experts de Mirabaud, et à son plus bas niveau depuis février 2021 en plein cœur de la crise du Covid. Industrie, services, commerce de détail, emploi… Comme en Allemagne, la méfiance se répand également dans tous les secteurs. En cause, bien sûr : la crise politique qui alimente le pessimisme des entrepreneurs. “Le panorama est très inquiétant pour les chefs d’entreprise. Nous sommes très désireux que des gens raisonnables, sensés, pragmatiques, de différents horizons politiques, s’accordent pour que la politique soit lisible, prévisible, stable, rassurante”, indique dans Le Figaro Patrick Martin, président du Medef, le patronat français.

La Belgique n’échappe pas à la sinistrose

Hélas, la Belgique n’échappe pas à ce pessimisme ambiant. Conséquence probablement de la casse sociale dans plus entreprises du pays (Audi, etc.), le dernier baromètre de confiance de la Banque nationale, publié hier, a reculé de – 11 à – 12,3 points. “Après plusieurs mois de quasi-stabilisation, le baromètre de conjoncture est retombé à un niveau proche de celui de février dernier”, note la BNB qui constate également que “c’est dans l’industrie manufacturière et dans les services aux entreprises que la dégradation conjoncturelle a été la plus prononcée.” Mais la baisse du baromètre a également été ressentie dans le commerce, “quoique dans une moindre mesure”, précise la BNB.

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