“La gestion de la réputation, c’est devenu fondamental pour tous les dirigeants”

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

François Bailly, porte-parole du Premier ministre, va contribuer à une formation inédite à Solvay pour permettre aux chefs d’entreprises de gérer leur réputation. Un besoin devenu vital.

« La gestion de la réputation, c’est devenu fondamental pour tous les dirigeants. » François Bailly sait de quoi il parle. Ancien rédacteur en chef de L’Echo, il est aujourd’hui le porte-parole du Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD).

« En politique, c’est un souci que nous avons en permanence, chaque journée, chaque seconde, on ne maîtrise pas le timing, explique-t-il. Il s’agit de veiller en permanence à la cohérence du discours et à la transparence. En entreprise, la préoccupation est tout aussi importante, la réputation est ce qui peut faire la différence. Et au contraire de la politique, on peut davantage maîtriser son timing. »

Avec Thierry Bouckaert, lui aussi ancien journaliste et consultant en communication au sein du bureau Akkato, François Bailly animera à la rentrée le nouveau programme de formation en « gestion de la réputation » lancé par la Solvay Business School-Economics & Management (SBS-EM).

Sept jours très concrets

Sept jours très concrets, échelonnés sur sept semaines, le vendredi, pour un « executive programme » à l’attention de tous les CEO, chefs d’entreprises au sens large, membres de comité de direction ou autres administrateurs qui sont confrontés à ce défi devenu permanent à l’heure des réseaux sociaux.

« Cette formation est issue d’une réflexion menée au sein de notre école pour enrichir notre programme avec des nouveautés qui répondent aux besoins des managers, précise Sandrine Kram, conseillère stratégique au sein de l’Ecole. Je suis moi-même sortie de Solvay il y a vingt ans et, depuis, la gestion en réputation s’est imposée comme une priorité absolue. Or, en Belgique, il n’existait pas encore de formation de ce type. »

Les inscriptions sont déjà ouvertes pour la rentrée et les demandes affluent, déjà. « Nous avons limité le nombre d’inscrits à vingt-cinq, afin de rendre les ateliers le plus interactifs possibles », ajoute-t-elle. Après une théorie, le matin, le séminaire consistera en un cas d’école détaillé pour une personne ayant été confronté à ce besoin de gérer sa réputation.

De Delhaize à Bpost en passant par… Lahbib

« Dans l’actualité, les exemples sont désormais innombrables de situations où une entreprise doit gérer sa réputation, insiste François Bailly. Il suffit de voir les cas récents de Delhaize ou de Bpost. » Dans un dossier récent, Trends Tendances avait également mis le doigt sur cette nécessité en évoquant longuement les démêlées préjudiciables de feu Franco Dragone avec la justice ou les tensions surgies au sein de la FN après une affaire des détournements de fonds en interne.

« Aujourd’hui, au-delà d’une offre qui peut être proche ou identique, la réputation est devenue un élément différenciant, complète François Bailly. Cela requiert des réflexes permanents, pas uniquement en temps de crise. » Voilà tout l’intérêt de cette formation.

François Bailly y distillera probablement aussi des éléments de la gestion parfois épique de l’image de la Vivaldi fédérale pilotée par Alexander De Croo, notamment lors de la récente affaire Lahbib. « Mon travail consiste à maintenir en permanence l’église au milieu du village », sourit-il.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content