Isabelle Grippa (hub.brussels): “La volonté d’entreprendre est très présente à Bruxelles”
Notre job, en tant que capitale belge et européenne, c’est de créer des start-up qui vont parfois déménager, s’envoler et s’internationaliser, mais c’est tant mieux”, souligne la CEO de l’Agence pour l’accompagnement de l’entreprise.
Isabelle Grippa, CEO de hub.brussels, l’Agence bruxelloise pour l’accompagnement de l’entreprise, est l’invitée de notre Trends Talk, qui passe en boucle ce week-end sur Canal Z. L’occasion de prendre le pouls économique de la capitale, qui entend devenir un modèle pour la transition en Europe.
“La santé de l’économie bruxelloise ne va pas trop mal, souligne Isabelle Grippa. Elle est très résiliente, on avait déjà pu le voir pendant la crise du Covid. Il y a eu, depuis, la crise énergétique. Mais les chiffres que nous avons à hub.brussels sont rassurants. On voit une augmentation du nombre de création d’entreprises : plus de 8% depuis 2019. On voit que l’esprit d’entreprise est encore très présent. Et les chiffres à l’international sont aussi très bons : on a augmenté de 13% le nombre d’exportations. Cela ne doit pas faire oublier qu’il y a beaucoup de transformations : des fermetures, des faillites, on doit en gérer tous les jours. Ce n’est pas sans drames humains, mais les chiffres sont bons.”
Il est moins question de chocolat ou de gaufre lorsque l’on parle de l’économie bruxelloise, désormais, même si cela reste une réalité bien régionale. “Bruxelles reste une économie urbaine, explique la CEO de hub-Brussels. Ses principaux atouts, ce sont ses PME et TPE et l’innovation entrepreneuriale. Notre job, en tant que capitale belge et européenne, c’est de créer des start-up qui vont parfois déménager, s’envoler et s’internationaliser, mais c’est tant mieux. Notre indicateur, c’est aussi de contribuer au développement économique belge : 18% du PIB national vient de la Région.”
Il s’agit d’avoir les start-up les plus innovantes d’Europe au niveau de la construction durable ou dans le secteur de la santé. “Des délégations européennes viennent chez nous pour s’inspirer, se félicite Isabelle Grippa. On ne le sait pas assez…” Elle insiste : “La volonté d’entrepreneuriat est vraiment là !”
“Un accélérateur de changements positifs”
L’accent du plan de relance initié au niveau régional met l’accent sur cette transition environnementale, ainsi que sur l’artisanat, l’industrie culturelle et créative. Voilà les priorités. “C’est l’avenir, mais c’est surtout le présent, insiste-t-elle. Nous sommes face à l’urgence climatique, dans un monde en contraction énergétique, un défi pour les prochaines dizaines d’années. Il s’agit de voir comment vivre avec moins d’énergie, mais aussi de limiter les fragilités sociales que cela va impliquer. Pour répondre à cela, l’entrepreneuriat est formidable accélérateur de changements positifs.”
Parmi ces bonnes nouvelles, cette CEO enthousiaste épingle également l’essor de l’entrepreneuriat féminin, même s’il reste bien du travail. “A Bruxelles, nous sommes autour de 30% de femmes entrepreneuses, souligne Isabelle Grippa. C’est à la foi bien et pas bien. Nous avons évolué, nous avons augmenté de 8% ces dernières années, mais ce n’est pas assez parce que les femmes représentent 50% de l’humanité.”
Les obstacles restent trop nombreux. “Il y en a trois principaux. Le premier, c’est l’équilibre vie-privée – vie familiale : une étude du Conseil supérieur de l’économie démontrait encore récemment que les femmes travaillent 16 heures de plus pour la famille et pour la maison que les hommes. Il y a aussi l’action de réseautage qui est très facile pour les hommes, mais qui l’est moins pour les femmes. Et le troisième frein, c’est l’accès au financement.”
Isabelle Grippa évoque encore longuement les défis auxquelles doit faire face Bruxelles, son statut de capitale de l’Europe sous-exploité ou encore cette évolution salutaire d’une Bruxelles davantage choyée pour les Bruxellois. Un entretien à ne pas manquer.
Trends Talk
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