A l’occasion de sa traditionnelle Odoo Experience version 2025, le CEO fondateur de l’entreprise informatique wallonne fait le point sur l’avenir radieux de sa multiple licorne. Interview.
Le coup d’envoi de la grand-messe annuelle d’Odoo a été donné ce jeudi à Brussels Expo avec des chiffres de plus en plus impressionnants. Durant trois jours, l’entreprise informatique occupe en effet quatre palais d’exposition du Heysel avec 400 conférences au programme et l’objectif avoué d’attirer 40.000 visiteurs (dont 80% viennent de l’étranger) pour livrer les dernières nouveautés maison. Un événement de taille que Fabien Pinckaers, CEO fondateur d’Odoo, présente désormais comme ‘‘le plus grand salon tech et business d’Europe’’.
L’occasion de faire le point avec lui sur la bonne santé de sa multiple licorne qui s’est imposée comme l’un des principaux fournisseurs de logiciels de gestion intégrée pour entreprises.
Quelle est la valorisation d’Odoo aujourd’hui ?
Fabien Pinckaers Elle a pris deux milliards en un an. Nous sommes donc passés de cinq à sept milliards aujourd’hui, mais il ne s’agit pas d’une levée de fonds. C’est simplement des échanges de parts entre différents actionnaires. Donc, cela ne change rien pour Odoo. Ce qui importe, ce n’est pas la valorisation de l’entreprise, mais le business et nos clients. La valeur n’est pas la motivation première. Tous les entrepreneurs raisonnent de cette façon. D’ailleurs, je ne connais même pas le détail des transactions… (sourire)
Mais vous restez toujours le principal actionnaire d’Odoo ?
Oui, avec 56% des parts. Encore une fois, la valeur n’est pas un objectif en soi, mais simplement le résultat de nos efforts. Aujourd’hui, nous avons une croissance moyenne de 44% et on devrait donc atteindre les 10 milliards d’euros de valorisation à l’horizon 2027. Mais l’important, encore une fois, c’est ce que nous faisons, c’est la présentation d’Odoo 19 et le ressenti de nos partenaires.
Vous annoncez un chiffre d’affaires de 650 millions d’euros en 2025, mais pour qu’elle marge bénéficiaire ?
J’espère proche de zéro ! Si je fais trop de bénéfices, cela veut dire que je n’ai pas assez réinvesti dans l’entreprise. Mon but, c’est de dépenser tout ce qui rentre et non pas de laisser de l’argent qui dort sur un compte en banque. Sinon, on perd du temps. Or, mon objectif, c’est de grandir. Et pour grandir, il faut investir vite.
Viser un milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2027, est-ce envisageable ?
Ce n’est même pas envisageable, c’est certain ! On est à l’aise et nous devrions dépasser la barre des 10.000 employés en 2027. Nous sommes un peu moins de 7.000 pour l’instant, dont environ 1.500 collaborateurs en Belgique.