Démission du patron de Primark

Paul Marchant © Belga

Le directeur exécutif de la chaîne irlandaise de vêtements à bas prix Primark, Paul Marchant, a démissionné après une enquête sur son “comportement” envers une femme, suscitant l’ire de la maison-mère de l’entreprise, qui dit défendre “un environnement de travail sûr, respectueux et inclusif”.

Le directeur exécutif de la chaîne irlandaise de vêtements à bas prix Primark, Paul Marchant, a démissionné après une enquête sur son “comportement” envers une femme, suscitant l’ire de la maison-mère de l’entreprise, qui dit défendre “un environnement de travail sûr, respectueux et inclusif”.

Cette enquête, “menée par des avocats externes” et initiée par Associated British Foods (ABF), le groupe qui possède Primark, fait suite à “une allégation faite par une personne concernant son comportement envers elle dans un environnement social”, est-il expliqué dans le communiqué.

Contacté par l’AFP, ABF ne donne dans l’immédiat aucune autre précision sur les circonstances des faits reprochés à son ancien dirigeant.

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Selon le communiqué, celui-ci “a coopéré à l’enquête, reconnu son erreur de jugement et accepte que ses actions aient été en deçà des normes attendues”. “Il a présenté des excuses à la personne concernée, au conseil d’administration d’ABF, à ses collègues de Primark et à d’autres personnes liées à l’entreprise”, est-il ajouté.

“Je suis immensément déçu”, a réagi George Weston, directeur général d’ABF, cité dans le communiqué. “Agir de manière responsable est la seule façon de construire et de gérer une entreprise à long terme”, a-t-il dit.

ABF indique dans son communiqué vouloir “fournir un environnement de travail sûr, respectueux et inclusif, où tous les employés et les tiers sont traités avec dignité et respect”. Le groupe apporte également “son soutien à la personne qui a porté ce comportement à son attention”.

“Perturbant”

Paul Marchant avait succédé en 2009 à Arthur Ryan, le fondateur de l’entreprise, lancée en 1969 en Irlande sous le nom Penneys. Il est remplacé de manière intérimaire par Eoin Tonge, directeur financier d’ABF. “Le changement au sommet sera perturbant, en particulier étant donné que Primark a livré des résultats très mitigés”, souligne Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Ce bouleversement intervient au moment où l’entreprise fait face “à une diminution de la fréquentation de ses magasins” au Royaume-Uni, ajoute-t-elle, soulignant que “les prévisions pour l’année entière ont été légèrement abaissées”.

Le cours était en recul d’environ 2,6% lundi vers 11H30 GMT à la Bourse de Londres.

Russ Mould, analyste chez AJ Bell, estime pour sa part que ce départ n’entraînera qu’une “perturbation temporaire”, Primark étant “une machine bien rodée”. L’entreprise vend aujourd’hui ses vêtements dans 17 pays et emploie 80.000 personnes. Dans ses 453 boutiques, on trouve des vêtements et accessoires, mais aussi de la décoration, des cafés, des bars à sourcils, des barbiers…

Paul Marchant avait affirmé en novembre à l’AFP son intention de s’accroître aux Etats-Unis et en Europe (France, Espagne, Portugal, Italie, voire s’implanter en Grèce).

L’enseigne a aussi signé avec un partenaire franchisé pour ouvrir bientôt des boutiques aux Emirats arabes unis, au Koweït, voire au Bahreïn et au Qatar. La marque de fast fashion, un secteur critiquée pour son impact environnemental et social, est directement concurrencée par H&M et Zara, mais aussi les asiatiques Shein et Temu.

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