Carl de Moncharline : “Je quitte la Belgique!”
Dans un long message publié sur les réseaux sociaux, le roi de la nuit exprime son ras-le-bol et annonce la fin de ses activités bruxelloises. Carl de Moncharline y dénonce une certaine «idéologie de l’interdiction» (sic) qui a eu, dit-il, «des effets néfastes sur l’attractivité de la cité». Courroucé mais pas épuisé, l’homme se confie et espère briller désormais sous des feux étrangers.
C’est un agitateur urbain à qui l’on doit de nombreuses manifestations (la Fête des Voisins, la Roller Parade, Truc Troc, etc.), mais aussi l’ouverture de lieux résolument festifs à Bruxelles comme, jadis, le Who’s Who’s Land et le Wood au Bois de la Cambre ou, plus récemment, l’Impérial dans le haut de la ville. Longtemps étiqueté PS, Carl de Moncharline est un entrepreneur citadin qui a tenté, durant toute sa carrière, de mettre Bruxelles au même niveau que les autres capitales européennes. Mais aujourd’hui, l’homme jette le gant et dit «au revoir» à cette capitale qu’il aimait tant, dans un long post qu’il présente plutôt comme «une prise de conscience».
Sur LinkendIn et Facebook, il écrit ainsi à l’attention de ses amis et autres followers: «Après plus de 35 ans dédiés avec passion à la vie bruxelloise, jour et nuit, j’ai décidé de prendre une pause. (…) Les combats contre les vents et les courants contraires sous une pluie incessante ont épuisé ma foi en un avenir meilleur pour la ville que j’ai servie avec tant d’énergie. (…) De nombreuses décisions, souvent prises sans une analyse globale suffisante et influencées par une certaine ‘idéologie de l’interdiction’, ont eu des effets néfastes sur l’attractivité de la cité.»
Et Carl de Moncharline d’épingler en vrac : le télétravail, la réforme des rythmes scolaires, les changements de mobilité et d’accessibilité (tels que les zones à 30 km/h généralisées), les travaux imposés sans concertation sur le ring de Bruxelles ou au carrefour Léonard, les tunnels souvent réduits à une seule voie, les incessants barrages de police, la fermeture de certains axes majeurs, les coûts prohibitifs du stationnement, l’insalubrité croissante, les fusillades liées au trafic de drogue, la fermeture de nombreux commerces dans les galeries désormais fantômes du haut de la ville… Une sacrée liste que le roi de la nuit bruxelloise présente comme «autant de bâtons dans les rayons qui contribuent à dégrader l’attractivité de notre ville, rendant l’accès non seulement difficile mais surtout dissuasif.»
Un homme blessé
Sur la base de ce constat, Carl ce Montcharline tire donc sa révérence, rappelant au passage les coups qui lui ont également été portés par le mouvement Balance Ton Bar: «Les accusations diffamatoires à mon égard, amplifiées par une presse sensationnaliste, ont considérablement nui à ma réputation, m’atteignant profondément et irrémédiablement. Aujourd’hui, il suffit de publier une accusation non vérifiée sur les réseaux sociaux pour que celle-ci soit acceptée comme vérité, déclenchant un déluge de réactions haineuses. Désormais, ce ne sont plus les tribunaux, mais les rumeurs qui déterminent la culpabilité ou l’innocence.»
Contacté par nos soins, l’homme ne se dit toutefois pas fatigué. «Au contraire, je suis full energy, mais je n’ai plus le courage de m’investir dans ce pays, confie Carl de Moncharline. Je quitte la Belgique car je n’en peux plus de ces choix dogmatiques qui posent de réels problèmes économiques. Ce qui me dérange le plus, c’est exactement ça: le manque d’étude d’incidence sur les décisions qui sont prises, parfois de manière partisane, et qui ont des conséquences dramatiques sur la vie de la cité.»
L’agitateur urbain se sent-il toujours socialiste pour autant ? «Je suis devenu libertarien, réplique-t-il avec le sourire. Je ne supporte plus l’emprise de l’Etat sur ma vie d’entrepreneur. Je reste progressiste dans mon état d’esprit et donc plutôt un mec de gauche, mais j’accorde beaucoup plus d’importance qu’avant à la dimension libérale dans le sens premier du terme, c’est-à-dire la défense des libertés.»
Nouvelle vie
Carl de Moncharline préparerait-il sa reconversion politique, non pas pour les prochaines élections de juin, mais pour le scrutin communal du 13 octobre prochain ? «Je ne me présenterai pas en politique, tranche-t-il fermement. Je le répète : je quitte la Belgique pour un certain temps et il n’est donc pas question que je roule pour un parti.»
Mais quelle sera, dès lors, sa nouvelle vie ? «Je ne sais pas encore, conclut-il, mais il est certain que je ne vais pas rester inactif. Je vais très probablement organiser l’un ou l’autre événement à l’étranger. J’ai aussi un projet en Suisse dans l’univers du Web, mais je ne vous en dirai pas plus. Du moins pas pour l’instant !»
Que l’on aime ou que l’on déteste le personnage, le constat reste aujourd’hui le même pour les autorités de Bruxelles et tout le secteur horeca: le départ du festif Carl de Moncharline est un très mauvais signal pour cette capitale dont l’image est déjà fortement écornée.
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