Malgré les attentats, Bruxelles Airlines est bénéficiaire en 2016
Brussels Airlines annonce un bénéfice net de 15 millions d’euros pour 2016 et une croissance de 3,2% du nombre de passagers. Un véritable exploit car la compagnie a souffert des conséquences de l’attentat qui avait dévasté le hall de l’aéroport de Bruxelles le 22 mars.
La compagnie belge Brussels Airlines a fort bien résisté à la crise des attentats du 22 mars 2016, qui ont frappé à la fois l’aéroport et le métro bruxellois. Beaucoup d’observateurs craignaient que la compagnie ne retombe dans les pertes, mais non : elle dégage un bénéfice opérationnel de 20,4 millions d’euros et un bénéfice net de 15 millions d’euros. Le chiffre d’affaires reste stable, à 1,27 milliard d’euros.
C’est une excellente nouvelle au moment où la compagnie négocie les modalités de son intégration à 100% au sein du groupe Lufthansa annoncée fin 2016. Ce dernière possédait déjà 45% de Brussels Airlines. Le bénéfice net pour 2016 est certes moindre que celui de 2015 (41 millions d’euros), mais il montre que le modèle hybride adopté par la compagnie, semi-low cost, a résisté, malgré les effets des attentats, et aussi la rude concurrence de Ryanair, qui détient plus de 25% de part de marché en Belgique.
Impact des attentats : 100 millions d’euros
“L’impact financier direct des attentats est de plus de 100 millions d’euros” précise le communiqué de la compagnie, annonçant le résultat. “Une partie de cet impact a pu être compensée grâce aux indemnisations qui ont d’ores et déjà été accordées par les compagnies d’assurance ou qu’on estime pouvoir encore recevoir dans les mois à venir.”
Dans le même communiqué, Bernard Gustin, CEO de Brussels Airlines, explique : ” Bien qu’il aurait pu être plus sage de revoir nos ambitions à la baisse après les attentats, nous avons choisi de poursuivre notre plan d’investissements dans son entièreté, parce que nous savions que nous avions créé au cours des dernières années une base financière solide pour Brussels Airlines. ” C’est la raison pour laquelle le nombre de voyageurs a augmenté de 3,2% en 2016, pour atteindre 7,7 millions de passagers.
Une part des bénéfices distribuée au personnel
Brussels Airlines avait été davantage impacté que Ryanair. Peu après l’attentat qui avait dévasté le hall des départs de Zaventem, la compagnie irlandaise avait déménagé immédiatement tous ses vols au départ de Zaventem à Brussels South (Charleroi). Brussels Airlines a pu déménager une partie des vols vers Liège et Anvers, des longs courriers vers Francfort, mais n’avait plus de plateforme de correspondances. Elle avait ainsi perdu près de 20% de son trafic passagers rien que pour le mois de mars. Elle a pu rattraper ce recul en dopant l’offre après le retour à la normale, arrivant à une croissance sur l’ensemble de l’année 2016. Il n’était pas clair que les prix pratiqués pour pousser les ventes ai pu assurer un bénéfice. Les chiffres annoncés montrent que c’est bien le cas. Brussels Airlines a même pu distribuer des bénéfices au personnel (2,5 millions d’euros).
Notons que l’aéroport, Brussels Airport, devrait lui aussi dégager un bénéfice, mais sa marge est plus élevée que celle de Brussels Airlines.
Brussels Airlines a connu de longues années de pertes depuis la crise financière de 2008 et était revenue aux bénéfices en 2015, grâce à une amélioration de la productivité, à la hausse de l’offre, notamment sur le long courrier. La compagnie a bénéficié d’un soutien financier de la Lufthansa. Elle n’a pas renfloué les pertes des années passées mais a fourni une ligne de crédit qui a permis de développer Brussels Airlines. Il était essentiel qu’elle démontre sa viabilité au groupe Lufthansa, qui entend intégrer Brussels Airlines à son pôle Eurowings (vols low cost), selon des modalités qui restent encore à établir, débattues dans des groupes de travail.
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