Malgré une progression de 5% de son chiffre d’affaires en 2024, l’industrie laitière belge peine à préserver sa rentabilité. Les marges sous pression poussent les transformateurs à réduire leurs investissements, tout en réclamant une reconnaissance accrue de leur rôle stratégique.
Réunie ce vendredi à Court-Saint-Etienne, l’assemblée générale de la Confédération belge de l’industrie laitière (CBL) a dressé un tableau contrasté du secteur. En 2024, le chiffre d’affaires a grimpé à 7,35 milliards d’euros, mais les investissements ont reculé de 6%, à 178 millions d’euros. En cause : des marges qui s’érodent, malgré une hausse du prix du lait.
Une rentabilité en berne
Selon l’Observatoire des prix, la marge nette du secteur n’était que de 1,23% en 2023, et la situation ne s’est pas améliorée en 2024. Le prix annuel moyen du lait a atteint 49,62 euros/100 litres, soit une hausse de 9% par rapport à l’année précédente. Une augmentation qui pèse lourdement sur la rentabilité des transformateurs.
Cette pression économique favorise la consolidation du secteur, comme en témoigne la fusion fin 2024 entre le belge Milcobel et le néerlandais FrieslandCampina, illustrant une dynamique régionale au niveau du Benelux.
Collecte en baisse, durabilité en question
Autre signe de fragilité : la collecte de lait a diminué de 0,8% en 2024, à 4,35 milliards de litres. Un recul imputé notamment à la fièvre catarrhale et à une tendance structurelle à la baisse de la production laitière dans les années à venir.
Dans ce contexte, la CBL met en avant les efforts du secteur en matière de durabilité. Mais pour aller plus loin, elle plaide pour des initiatives conjointes permettant d’inciter les consommateurs à payer un supplément équitable pour des produits plus durables, en réponse aux attentes sociétales.
Enfin, la Confédération appelle à une reconnaissance du “rôle stratégique” des transformateurs laitiers dans la chaîne agroalimentaire belge. Le secteur emploie actuellement un peu plus de 6.000 personnes en Belgique.