L’intelligence artificielle gagne du terrain dans les entreprises belges. Mais son déploiement à grande échelle reste freiné par des obstacles persistants.
C’était annoncé : l’intelligence artificielle trouve progressivement sa place dans les entreprises du monde entier. Une place qui n’est pas (toujours) celle des travailleurs humains, comme certains l’avaient redouté lors du boom de l’IA, mais force est de constater que le recours à cette technologie est en nette progression, notamment en Belgique.
Selon une étude menée par Dell Technologies auprès de 100 entreprises belges, l’IA est désormais intégrée à la stratégie de 36 % d’entre elles. Un chiffre cohérent avec la position de la Belgique, classée troisième en Europe début 2025, sur l’adoption de l’IA dans les entreprises. Mieux encore, 44 % déclarent avoir déjà constaté un retour sur investissement et/ou des gains de productivité significatifs grâce à cette technologie.
Des obstacles majeurs persistent
Pourtant, le potentiel de l’IA reste encore largement sous-exploité. Si l’enthousiasme est bien là, et même en constante augmentation, de nombreuses organisations belges peinent à déployer l’IA à grande échelle. Ainsi, 98 % des répondants affirment rencontrer des difficultés à intégrer l’IA dans l’ensemble de leurs activités, tandis que 66 % se trouvent toujours au stade initial ou intermédiaire de son adoption.
Parmi les principaux freins identifiés figurent la sécurité des données, le manque de soutien de la direction et la complexité d’intégration à l’infrastructure existante. Des obstacles déjà pointés dans plusieurs enquêtes précédentes – signe que la situation n’a que peu évolué.
S’ajoute à cela un déficit de compétences : les équipes ne disposent pas toujours des connaissances nécessaires pour tirer pleinement parti de l’IA, en particulier sur les aspects liés à la sécurité, ce qui inquiète de plus en plus les directions. “72 % des sondés déclarent ne pas disposer d’une expertise suffisante dans ce domaine, ce qui représente une augmentation significative par rapport aux années précédentes”, indique l’étude.
L’IA, un moteur pour les entreprises
Reste que l’intégration de l’intelligence artificielle, à petite ou grande échelle, est perçue comme une voie d’avenir pour les entreprises : un levier d’optimisation du travail, mais aussi de rentabilité. Faute d’investissements ciblés pour renforcer les compétences et moderniser les infrastructures, l’intégration de l’IA continuera à prendre du retard. Et la Belgique pourrait perdre sa place sur le podium européen, au détriment de son attractivité économique.
L’adoption de l’IA pourrait également être ralentie par des facteurs extérieurs, notamment pas l’AI Act de l’Union européenne. Ce règlement visant à encadrer strictement le développement et l’usage de cette technologie au sein de l’UE pourrait en effet refroidir les entreprises qui développent cette technologie.
