Les ventes de Tesla dans l’UE ont de nouveau chuté en mars

Les ventes de Tesla dans l’Union européenne ont chuté de 36% en mars par rapport à mars 2024, et ont été quasiment divisées par deux sur l’ensemble du premier trimestre, selon les chiffres publiés jeudi par l’Association des constructeurs (ACEA).
Freinée par la réputation controversée de son patron, Elon Musk, et par une gamme de véhicules vieillissante, la marque Tesla a vu ses immatriculations chuter de 45 % dans l’Union européenne depuis le début de l’année. Elles sont passées de 65.774 unités à 36.167 sur les trois premiers mois de 2024, soit la plus forte baisse relative sur la période parmi les principaux constructeurs automobiles.
Les immatriculations de véhicules à moteur électrique — spécialité de la marque américaine — ont pourtant progressé de 17,1 % en mars sur un an, représentant désormais 15,2 % du marché.
Vandalisme, appels au boycott, manifestations : Tesla est la cible de critiques en Europe comme aux États-Unis depuis qu’Elon Musk s’est rapproché de Donald Trump, devenant un proche conseiller à la Maison Blanche et pilotant un programme de réduction drastique des dépenses fédérales.
À l’occasion de la publication de ses résultats mardi, Tesla a mis en garde contre le fait que “le changement des sensibilités politiques pourrait avoir un impact marqué sur la demande pour [ses] produits à court terme”.
Le constructeur a enregistré un recul de 9 % de son chiffre d’affaires au premier trimestre, atteignant 19,3 milliards de dollars.
Les immatriculations de voitures électriques ont fortement progressé en mars en Allemagne, en Belgique, au Danemark, et commencent à décoller en Espagne et en Italie, deux pays encore à la traîne par rapport à leurs voisins européens.
En revanche, la France affiche une baisse de 14 % par rapport à mars 2024, conséquence toujours visible de la réduction du bonus écologique.
Cette progression de l’électrique dans l’Union européenne reste insuffisante selon le lobby automobile, qui pointe un “fossé persistant entre les objectifs ambitieux de décarbonation et la réalité d’une adoption plus lente que prévu par les consommateurs”, selon Sigrid de Vries, directrice générale de l’ACEA, citée dans un communiqué.
En attendant, les modèles hybrides (dotés d’un moteur électrique et d’une batterie non rechargeable) gagnent du terrain sur le marché européen : 35,5 % des voitures immatriculées au premier trimestre étaient des hybrides, contre 28,7 % de modèles essence.
Toutes motorisations confondues, le marché automobile est resté stable en mars, avec une très légère baisse de 0,2 % sur un an.