Les start-up doivent-elles encore lever des fonds ?
Alors que le contexte économique est moins propice aux levées de fonds, que peuvent faire les start-up de la tech (habituées à aller chercher de l’argent chez les investisseurs) pour continuer à se développer ? Rencontre avec Frank Maene du fonds Volta Ventures.
Le financement des start-up n’est plus aussi simple que lors des deux années précédentes : les conditions de financement se révèlent moins bonnes et les valorisations fondent comme neige au soleil. “Le marché qui était dans les mains des start-up est désormais dans les mains des investisseurs”, observe Frank Maene, managing partner du fonds Volta Ventures. Comprenez que dorénavant, ce ne sont plus les start-up qui dictent la loi, mais bien les investisseurs. Après deux années durant lesquelles les start-up n’avaient aucun mal à trouver de l’argent et à profiter de valorisations énormes, les choses ont désormais totalement changé. “Ce n’est pas qu’il n’y a plus d’argent, note Frank Maene. L’argent reste disponible. Mais les investisseurs ne jettent plus l’argent aussi facilement aux start-up et ne signent plus des terms sheets après deux meetings seulement. Désormais, les investisseurs se montrent bien plus prudents.”
Pourtant, beaucoup de start-up misent sur des levées de fonds pour continuer à exister. Celles qui ont levé de l’argent auprès d’investisseurs ces 12 ou 18 derniers mois doivent plus que probablement envisager de trouver de nouveaux fonds. Surtout si elles construisent sans (trop) se soucier de la rentabilité immédiate de leur projet. Mais le climat n’est pas propice et les conditions (valorisation, dilution…) ne sont pas bonnes pour les fondateurs. Que faire ? Pour Frank Maene, “le mot d’ordre est de garder le cash. On leur conseille de couper les coûts et de se montrer plus prudents que l’année passée. Il ne faut plus jeter l’argent par les fenêtres et s’assurer qu’un euro dépensé est susceptible d’en ramener un, voire plus. On explique aux fondateurs des start-up dans lesquelles on est entré qu’il faut être efficace”. Si cela freine inévitablement les start-up dans leur croissance, en diminuant une certaine prise de risque, cela les force par contre à se focaliser sur les initiatives les plus porteuses. Néanmoins, en diminuant leurs coûts et donc leur besoin en financement, cela ne permet pas, à beaucoup d’entre elles, de se passer de lever des fonds. Pas mal d’entre elles risquent, en effet, d’arriver à court de cash… “On leur conseille de quand même lever de l’argent, enchaîne le responsable de Volta Ventures. Y compris si elles doivent subir des baisses de valorisation de 20%. Car, la réalité, c’est qu’on ne sait pas combien de temps va durer la situation ni prédire si à court ou moyen terme, le contexte sera plus favorable. Mieux vaut donc lever maintenant…”
Retrouvez dans le Trends-Tendances de jeudi 10 novembre une analyse complète du contexte de financement des start-up.
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