Les promesses climatiques des entreprises souvent trompeuses, selon une étude d’ONG
Les promesses climatiques de 25 grandes entreprises ont été passées au crible par l’institut basé en Allemagne NewClimate et l’ONG bruxelloise Carbon Market Watch et il en ressort qu’elles sont bien souvent moins ambitieuses qu’annoncées, selon leur analyse relayée lundi.
Les entreprises analysées usent ainsi des termes comme “zéro émission net” ou “neutre pour le climat”, suggérant qu’elles réduisent complètement leurs émissions de gaz à effet de serre. Or, selon l’analyse des spécialistes climat du NewClimate Institute, aidés par Carbon Market Watch, elles oeuvrent plutôt pour une réduction de leurs émissions de l’ordre de 40%. Selon le principal auteur de l’étude, Thomas Day, les promesses ambitieuses manquent généralement de substance. Ce qui pourrait “induire en erreur” tant les consommateurs que les régulateurs, selon lui.
Aucune des 25 entreprises analysées n’a reçu le label “haute intégrité” du NewClimate Institute. Sur la base des promesses climatiques, l’ONG n’accorde une “intégrité raisonnable” qu’à une seule société : la compagnie maritime danoise Maersk. Viennent ensuite le géant américain de la technologie Apple, le groupe japonais d’électroniques Sony et l’opérateur télécom britannique Vodafone avec une “intégrité modérée”.
Les 21 entreprises restantes se répartissent dans les catégories “faible intégrité” (10) et “très faible intégrité” (11). Les géants américains Amazon et Google, la firme pharmaceutique britannique GSK, le fabricant suédois de meubles Ikea et le constructeur automobile allemand Volkswagen font notamment partie des mauvais élèves, dont l’intégrité est jugée “faible”. La société de transports DHL, la chaîne de supermarchés Carrefour, le constructeur automobile BMW et les groupes alimentaires Nestlé et Unilever font partie des sociétés dont les promesses sont jugées les plus insuffisantes ou les moins concrètes.
NewClimate dénonce plusieurs tactiques utilisées par les entreprises visées pour rendre leurs plans plus verts. Cela va de l’absence de prise en compte de l’impact de certaines activités, à la prise d’une année très polluante comme référence pour la réduction de leurs émissions, ce qui permet à certaines d’atteindre presque immédiatement leurs objectifs. L’ONG considère également que la compensation carbone n’est pas une méthode durable, ce qui fait chuter dans le classement les entreprises qui s’engagent vers cette méthode (soit 24 sur 25).
“La publicité trompeuse des entreprises a un réel impact sur les consommateurs et les autorités. Nous sommes amenés à croire que ces entreprises agissent suffisamment alors que c’est tout sauf le cas”, dénonce Gilles Dufrasne, de l’ONG Carbon Market Watch. “Sans davantage de réglementation, tout cela va perdurer. Les gouvernements et les régulateurs doivent mettre fin à cette tendance de greenwashing.”