Les finances du secteur hospitalier belge sont bien dans le rouge
Chaque année, Belfius analyse l’état financier du secteur hospitalier belge. La semaine dernière, la 29e livraison de l’étude Maha (model for automatic hospital analyses), qui ne prend pas les hôpitaux universitaires et psychiatriques en considération, a livré un tableau assez noir de la situation. Ou plutôt rouge vif si on en juge par les finances, très compliquées, de nos établissements de soins.
En 2022, les 86 hôpitaux généraux du pays ont essuyé une perte de 181 millions d’euros sur leur résultat d’exploitation ordinaire. Quelque 49 établissements sur 86 affichent une perte alors qu’ils n’étaient qu’une petite trentaine entre 2018 et 2021. La perte moyenne s’élève à 2,1 millions d’euros avec de solides disparités régionales: 1 million pour la Flandre, 2,7 millions en Wallonie et 6,7 millions à Bruxelles.
L’indexation de certains financements devrait améliorer la situation cette année mais le résultat global devrait rester négatif. Comme dans d’autres secteurs, l’indexation salariale (+14,5%) et la flambée des prix énergétiques (+62%) et alimentaires (+17%) ont fait très mal à nos hôpitaux l’an dernier.
En outre, le secteur est soumis tant à une grave pénurie de personnel qu’à un absentéisme très élevé (11,4%). A ce jour, les revalorisations salariales consenties au-delà de l’indexation ne permettent pas au secteur d’engager la main-d’œuvre nécessaire. Certes, l’emploi a augmenté de 2.134 ETP en 2022 mais quasiment 3.000 postes demeurent vacants dans les soins de santé, soit 20% de plus qu’en 2021. Cette situation freine la qualité de la transition qui doit mener vers une augmentation des hospitalisations de jour.
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