Les employeurs belges continueront d’engager, mais de manière beaucoup plus ciblée

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Même si la guerre des talents fait toujours rage sur le marché du travail, les employeurs belges prévoient de réduire la voilure et ralentir les embauches au cours du deuxième trimestre 2024. C’est du moins ce qu’il ressort du nouveau baromètre de ManpowerGroup. Et ces (plus) sombres perspectives sont communes à toute l’Europe.

Les  opportunités d’emploi devraient se contracter au cours des trois prochains mois, prévient le Baromètre de l’emploi de ManpowerGroup, dont le but est de mesurer l’évolution des intentions de recrutement des entreprises pour le trimestre à venir et par rapport au trimestre précédent, et ce que cela soit en Belgique ou dans le monde.

En Belgique

« Dans un contexte d’incertitude, explique Sébastien Delfosse, Managing Director de ManpowerGroup BeLux, les employeurs belges, comme la majorité de leurs homologues sondés par ManpowerGroup à travers le monde, anticipent un ralentissement des embauches au cours du prochain trimestre. »

Une annonce d’une baisse de la tendance du recrutement, voilà qui n’est guère réjouissant surtout après l’accalmie que nous connaissions depuis quelques mois.

Concrètement, sur les 525 employeurs sondés durant le mois de janvier par ManpowerGroup, 40% prévoient d’augmenter leurs effectifs d’ici la fin du mois de juin 2024, contre 18% d’entre eux qui au contraire prévoient de les réduire, 41% des employeurs interrogés n’anticipent aucun changement et 1% sont finalement indécis.

Ainsi, souligne encore le Baromètre, la prévision nette d’emploi (c’est-à-dire la différence entre le pourcentage d’employeurs prévoyant des embauches et celui prévoyant des réductions d’effectifs) atteint la valeur modérée de +22%. C’est une forte baisse de 11 points par rapport au trimestre précédent, mais une hausse de 4 points par rapport à la même période l’an dernier.

Par région et secteurs

Si, la prévision nette d’emploi enregistre une forte baisse de 15 points en Flandre et de 10 points en Wallonie par rapport au trimestre précédent pour s’établir à +19% et +23%, respectivement, le marché de l’emploi devrait être plus dynamique à Bruxelles, où la prévision nette d’emploi progresse de 4 points par rapport au trimestre précédent pour atteindre +31%.

Comme lors du trimestre précédent, ce sont les employeurs du secteur des Services de communication/Télécoms qui se voient sur la plus haute marche du podium en matière de recrutement (+47%), suivi des secteurs de la Finance et de I’immobilier (+30%) et de celui du Transport, de la Logistique et de l’automobile (+25%).

En revanche, les employeurs des secteurs de l’Énergie (+10%) et les Soins de santé/Sciences du vivant (+5%) sont les moins optimistes.

Au niveau mondial

ManpowerGroup a mené la même enquête au niveau mondial afin que vérifier si cette petite déprime que rencontrait la marché belge de l’emploi, se retrouvait aussi à plus grande échelle. Ainsi des réponses données par les quelque 40.000 employeurs à travers le monde qui ont été interrogés, il en ressort qu’une baisse de la confiance des employeurs, par rapport au trimestre précédent, était présente dans 39 pays sur 42 et dans tous les  24 pays sondés dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique).

Quant à la prévision nette d’emploi, celle-ci reste positive dans 40 pays des 42 pays participant à l’enquête.  Ici aussi, elle s’élève à +22%, en baisse de 4 points par rapport au trimestre précédent et de 2 points par rapport à la même période l’an dernier, précise le Baromètre.

Les employeurs les plus optimistes en termes d’embauche se retrouvent en Inde (+36%), suivie entre autres par les Etats-Unis (+34%) et la Chine (+32%) tandis que leurs homologues en Roumanie (-2% ) se montrent les plus pessimistes. Avec une prévision nette d’emploi à +22%, la Belgique se situe au même niveau que la moyenne mondiale et 7 points au-dessus de la moyenne de la région EMEA (+15%). 

Notre pays occupe la cinquième place sur 22 au niveau européen, derrière les Pays-Bas (+32%), la Suisse (+29%) la Finlande (+23%), le Royaume-Uni (+23%), mais devant l’Irlande (+20%), la France (+18%),  l’Allemagne (+17%), l’Espagne (+14%), la Pologne (+11%), l’Italie (+9%), la Grèce (+6%), la République tchèque (+5%) et la Roumanie (-2%).

Des profils toujours plus demandés

Malgré cette tendance à la baisse pour les recrutements, les employeurs continueront néanmoins à engager et à rechercher des talents. Seulement ces engagements se feront de manière beaucoup plus ciblée.

Il faut dire que le marché de l’emploi n’a jamais été aussi difficile pour le recrutement : il y aura toujours des profils récurrents que l’on cherchera à recruter.

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