Les cinq plus grands supermarchés de Belgique ne font pas assez pour les droits humains
Aucun grand supermarché belge n’en fait assez pour garantir le respect des droits humains dans ses chaînes d’approvisionnement, selon “Super Liste Sociale”, une étude menée auprès d’Aldi, Carrefour, Colruyt, Delhaize et Lidl et dont les résultats ont été dévoilés jeudi, indique Oxfam Belgique dans un communiqué.
L’étude évalue la manière dont ces cinq supermarchés s’engagent dans la protection des droits humains, l’égalité des genres et les droits des agriculteurs tant du Sud global que d’Europe. Et bien qu’il existe certains projets ambitieux, notamment dans le secteur de la cacaoculture, l’étude révèle qu’aucun des cinq supermarchés ne dispose d’une approche globale couvrant toutes les chaînes d’approvisionnement, notent les auteurs de l’étude.
Un signal d’alarme
Or, poursuivent les auteurs du rapport, la nouvelle directive européenne sur le devoir de vigilance rend une telle approche obligatoire à partir de 2027. “Cette étude est donc un signal d’alarme pour les supermarchés”, souligne Jelle Goossens de l’ONG Rikolto qui a participé à l’étude. La plupart des supermarchés s’efforcent certes d’augmenter les revenus des agriculteurs actifs dans les bananeraies ou le secteur du cacao, poursuit l’étude. “Ces projets sont précieux et ont un impact réel”, note Philippe Weiler, directeur général de Fairtrade Belgium. “Mais les supermarchés vendent de nombreux autres produits, comme le café, pour lesquels les défis sociaux et environnementaux exigent également une telle approche.”
Quelles mesures pour protéger les agriculteurs ?
L’étude examine également les mesures prises par les grands supermarchés belges pour protéger les droits des agriculteurs européens. Si certaines enseignes concluent des contrats à long terme avec les agriculteurs européens et que d’autres s’approvisionnent auprès de coopératives, “aucun supermarché n’a formulé d’engagement (…) en faveur de contrats à long terme et de prix équitables pour les agriculteurs européens”, relève l’étude. A l’heure actuelle, aucun supermarché n’inclut ni n’applique donc l’intégralité des étapes prévues par la directive européenne sur le devoir de vigilance dans sa politique, constatent les auteurs du rapport. “Les supermarchés ont donc encore beaucoup de travail à faire”, conclut Bart Van Besien, chargé de plaidoyer chez Oxfam Belgique. Le rapport “Super-Liste” est une initiative du think tank Questionmark et a été réalisée en collaboration avec Rikolto et avec le soutien d’Oxfam Belgique et de Fairtrade Belgium.
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