Le savoir-faire d’Ecosteryl s’exporte au Kenya

Christophe De Caevel
Christophe De Caevel Journaliste Trends-Tendances

Les déchets des hôpitaux kenyans sont désormais traités par les machines de la société montoise. Les derniers équipements de ce contrat de 31 millions d’euros viennent d’être livrés.

Des décharges de déchets à ciel ouvert remplies de seringues, scalpels et autres potentiels virus. « C’est le cas dans de nombreux pays et c’était le cas au Kenya quand je m’y suis rendue pour la première fois, il y a plus de 10 ans », confie Amélie Matton, CEO d’Ecosteryl, une entreprise familiale basée à Mons.

En 2010, le Kenya a décidé de prendre la situation à bras le corps et s’est tourné pour ce faire vers Ecosteryl. « Une étape cruciale consistait à classer les villes les plus peuplées et à évaluer les volumes de déchets afin de proposer la stratégie optimale, raconte Amélie Matton. Après de nombreux échanges, un premier contrat est signé. Des hôpitaux sont sélectionnés, les bâtiments sont construits par les autorités locales et dix machines sont expédiées. »

Amélie Matton, CEO d’Ecosteryl © D.R.

L’expérience a été jugée positive et en 2022, le Kenya commande quinze machines supplémentaires. Elles sont toutes réalisées dans les ateliers historiques de l’entreprise à Mons. Des techniciens d’Ecosteryl sont en outre envoyés sur place pour former les équipes locales. « De tels contrats sont capitaux pour une entreprise comme la nôtre », assure Amélie Matton, en saluant le soutien à l’export des autorités publiques fédérales et régionales.

“Lorsque vous observez que tout un écosystème s’organise autour de votre technologie pour une gestion cohérente des déchets médicaux et que votre impact est positif, cela donne à toutes nos équipes un sens plus tangible à notre mission”, commente Romain Dufrasne, exécutive board member d’Ecosteryl. Depuis les années 2000, Ecosteryl (45 personnes) fabrique des machines de décontamination de déchets médicaux. Majoritairement achetées par des prestataires privés, ces machines sont de plus en plus placées directement dans les hôpitaux. “Nous couvrons déjà plus de 65 pays mais nos objectifs sont bien plus grands, dit Olivier Dufrasne, président d’Ecosteryl. De nombreux pays sont encore sans solution écologique. Ce succès du Kenya pourrait être reproduit ailleurs.”

Tel était le message qu’Olivier Dufrasne a tenté de transmettre aux Etats et aux organisations internationales, qui a pris la parole à la COP28 à Dubai pour inviter à « envisager le futur des déchets médicaux sous une ère plus écologique”. 

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