Le “présentéisme”, un phénomène en augmentation depuis la crise sanitaire
Le nombre de personnes qui continuent de travailler malgré le fait d’être malades a progressé depuis la crise du coronavirus, alors qu’il avait diminué avant la pandémie, selon une étude du prestataire de services RH Securex publiée mardi. Parmi les travailleurs se déclarant malades, une personne sur sept continue systématiquement de travailler.
Le nombre de personnes qui travaillent en étant malades avait diminué de moitié entre 2014 et 2019, passant de 20,2% à 10%, et a enregistré une augmentation de plus de 40% en 2021 pour atteindre 14,2%, détaille Securex.
Ces personnes ne fournissent pas de certificat médical et se rendent chez leur employeur ou font du télétravail, une pratique qui a accentué la tendance au “présentéisme”.
Selon l’étude qui a interrogé plus de 1.500 personnes sur le marché du travail belge, le fait de travailler systématiquement en cas de maladie est plus fréquent chez les personnes hautement qualifiées, qui travaillent comme employés, dans le secteur privé et au sein de micro-entreprises comptant jusqu’à cinq travailleurs.
L’étude souligne qu’il existe pourtant “un lien évident” entre le maintien de l’activité professionnelle pendant les jours de maladie et les plaintes psychologiques, motrices et le burn-out. “Travailler en étant malade n’est, en soi, ni bon ni mauvais”, explique Heidi Verlinden, research project manager chez Securex. “Le repos et le travail peuvent tous deux contribuer à un rétablissement rapide, en fonction de la situation médicale et professionnelle réelle. Cependant, le présentéisme structurel est, quant à lui, néfaste pour la santé des travailleurs. Ils ont tendance à trop peu récupérer, ce qui peut augmenter le risque de burn-out ou d’autres problèmes médicaux.”
Une personne qui travaille en étant malade dispose d’une efficacité de 60,6% par rapport à la normale, ajoute d’ailleurs le prestataire de services RH.