Le port d’Anvers passe au vert
Le port d’Anvers met en place une nouvelle stratégie pour 2020. L’objectif est de développer l’économie circulaire entre les entreprises de pétrochimie pour réduire les gaz à effets de serres (30 % du CO2 de la Flandre) et accroitre l’activité économique de la ville.
Le port d’Anvers, l’un des plus grands ports maritimes européens, entraîne tout une économie derrière lui. En effet, il s’agit de la principale activité économique de la ville d’Anvers. Dans son nouveau plan 2018-2020, le port met en place des stratégies pour développer une économie circulaire. Anvers prévoit de nouvelles synergies en matière d’énergies renouvelables. La plateforme portuaire de 13 000 hectares consacrera un espace important aux échanges entre les industries pétrochimiques et celles qui développent une chimie dite renouvelable. Le but de ce plan est évidemment de réduire les émissions de CO2, mais aussi de stimuler l’activité économique d’Anvers.
Pour conserver sa position, le deuxième port européen doit revoir sa stratégie et continuer de garantir l’efficacité de sa plateforme. Son point fort il le connaît, c’est son complexe pétrochimique. Mais ce dernier est en mutation et doit faire preuve d’innovation. “Le pétrole va certainement durer encore quelques années,soutient William Demoor, le directeur des relations clients, dans les pages de La Tribune, ”Mais des alternatives plus durables pour l’industrie chimique émergent déjà, et nous ne voulons pas passer à côté “.
Des déchets transformés en ressources
Le port d’Anvers représente aujourd’hui 30% des émissions de gaz à effet de serre de la Flandre. Outre l’aspect écologique, c’est aussi de compétitivité dont il est question ”C’est désormais aussi un enjeu de compétition par rapport à d’autres ports du monde qui se lancent dans la même aventure. Mais, de ce point de vue, notre excellence dans la pétrochimie est aussi un avantage, affirme William Demoor, ”Cette aventure, c’est celle de l’économie circulaire. Il s’agit de mettre en place une plateforme d’échange entre les différentes industries pour que les déchets des unes, deviennent les ressources des autres.
Des initiatives existent déjà sur le port. C’est le cas de la co-entreprise entre la société Avantium, spécialiste de chimie renouvelable et l’entreprise BASF, la numéro 1 de la chimie. Cette collaboration devrait aboutir à l’installation d’une nouvelle usine. La construction d’un réseau industriel de vapeur reliant les entreprises du port à un incinérateur de déchets devrait aussi voir le jour.
Une partie du plan réserve également un projet d’expansion du port : 90 hectares de l’ancienne usine Opel de General Motors, surnommée “zone Churchill” et fermée depuis 2010, devrait être réaffecté. Un appel d’offres a d’ailleurs été lancé. D’autres travaux comme l’extension du réseau de pipelines sont sérieusement envisagés.
”Les pétrochimistes sont conscients de la nécessité de la transformation”
Pour commencer, il sera question de projets pilotes, car il existe des contraintes non négligeables. Les volumes de la matière et de l’énergie résiduelle sont importants. Et ce genre d’initiative, qui n’est pas sans précédent, a déjà connu un échec. “L’entreprise saoudienne Energy Recovery Systems Company voulait transformer 3,5 millions de tonnes de déchets non recyclables britanniques en ammoniaque et urée vertes. Ce qui lui a valu presque 4 milliards d’euros. Mais le potentiel existe, puisque nombre de grandes sociétés du site se montrent intéressées par la démarche d’économie circulaire. Les pétrochimistes sont conscients de la nécessité de la transformation”, affirme William Demoor.
Félicia Mauro
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