Le nouveau régime des droits d’auteurs plombe les comptes belges d’Odoo
Pour ne pas léser ses développeurs et continuer à attirer les nouveaux talents, la multilicorne belge avait décidé de compenser leur perte de revenus liée aux changements du régime de droits d’auteurs. Résultat ? Des comptes 2023 qui seront en négatif sur la Belgique…
Le nouveau régime fiscal des droits d’auteurs n’a jamais plu aux start-up tech et aux éditeurs de logiciels. En effet, la réforme a exclu les revenus relatifs aux programmes informatiques d’un régime d’imposition favorable, alors qu’avant cela, il était considéré que la rédaction de code informatique pouvait être assimilée à une création pouvant être rémunérée en droits d’auteurs. De nombreux développeurs bénéficiaient, donc, d’un taux d’imposition favorable… jusqu’au changement de régime.
Un réel impact financier
Si les start-up et acteurs du secteur tech ont fait connaître leur opposition jusque devant la Cour constitutionnelle, elles ont (tout comme leur personnel) dû s’y conformer depuis 2023… et accepter un impact financier réel.
Chez Odoo, la plus grande entreprise belge francophone de la tech, l’impact n’est pas négligeable. « Cela nous coûte une fortune, détaille Fabien Pinckaers, CEO et fondateur de la licorne, dans une interview exclusive publiée ce jeudi dans Trends-Tendances. On peut même dire que cela nous plombe: pour l’année 2023, nous serons en perte pour la première fois depuis longtemps pour l’entité belge » continue-t-il.
Pour Odoo, cela coûte très cher. Environ 16 millions d’euros.
Il faut dire qu’Odoo fait face à une réalité pas évidente en Belgique : la pénurie de spécialistes du codage. Comme tous les acteurs de la tech, les développeurs sont des denrées rares. Sans doute pour continuer à conserver son attractivité par rapport à cette catégorie de personnel, la licorne a fait le choix de « compenser la perte pour que les employés aient le même net à la fin du moins », enchaîne l’emblématique patron d’Odoo. Un choix que ne font pas forcément toutes les start-up, certaines ne pouvant pas se le permettre. Et même pour Odoo, ce n’est pas simple : l’impact sur les comptes est réel. « Pour Odoo, cela coûte très cher, détaille Fabien Pinckaers. Environ 16 millions d’euros ». Un montant qui semble-t-il fera basculer l’entité belge de la firme dans le rouge. Ce qui n’empêche pas le succès du groupe qui continue son insolente croissance (environ 45%) au niveau mondial et s’attend à générer un chiffre d’affaires de 580 millions cette année.
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