Le géant Universal s’offre le «petit» belge PIAS
Le label de musique indépendante belge PIAS vient de passer complètement sous le giron d’Universal Music Group, numéro un mondial de l’industrie musicale, qui possédait déjà 49% du capital.
Front 242, dEUS, Girls in Hawaii, Oscar and the Wolf… On ne compte plus les pépites musicales belges découvertes par le label bruxellois PIAS depuis 40 ans. Fondée par Kenny Gates et Michel Lambot au début des années 1980, cette maison de disque indépendante a bien grandi en quatre décennies pour devenir non seulement un producteur de musique réputé, mais aussi un distributeur audacieux de nombreux labels indépendants (Mute, Sub Pop, 4AD, etc.)
Son originalité lui a valu de nombreuses marques d’intérêt et c’est finalement le géant Universal Music Group (UMG), n°1 mondial de l’industrie musicale qui, en 2021, s’invite au capital du PIAS à hauteur de 49%. Aujourd’hui, un nouveau chapitre s’écrit dans la belle et belge histoire du label bruxellois: UMG vient de finaliser l’acquisition des 51 % restants détenus par les deux fondateurs pour un montant tenu secret.
Mondialement belge
Après Côte d’Or, la Société Générale de Belgique, la BBL, la Sabena ou encore Fortis, c’est un autre fleuron – moins connu, certes – de l’économie belge qui passe ainsi sous pavillon étranger. Dans son communiqué, UMG précise toutefois que PIAS continuera de fonctionner de manière «autonome» et que son cofondateur Kenny Gates en restera le CEO avec «un nouveau contrat à long terme».
«J’ai vendu mes actions, mais pas mon âme, déclare Kenny Gates dans ce même communiqué. Depuis que nous avons conclu une alliance stratégique avec UMG en 2021, nous avons constaté qu’ils étaient des partenaires solidaires et engagés, ajoutant une réelle valeur à notre offre. La décision que Michel et moi avons prise de céder nos parts restantes est pragmatique. Elle nous permettra d’offrir une plate-forme de distribution et de services, réellement mondiale, à la communauté musicale indépendante. Notre équipe de direction actuelle continuera de gérer le quotidien et rien ne changera sur le plan culturel ou commercial pour nos clients et partenaires existants. Nous conserverons les valeurs qui nous animent depuis plus de 40 ans.»
PIAS restera donc fidèle, on l’espère, à son acronyme «Play it again Sam», en référence à la réplique culte «Play it once Sam» prononcée par Ingrid Bergman dans le film Casablanca avec Humphrey Bogaert.
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