Qualifié une nouvelle fois pour la Champions League, le Club de Bruges écrase littéralement, depuis 10 ans, ses rivaux belges en matière de revenus européens. Des chiffres qui donnent le vertige et qui ont évidemment un impact sur le plan sportif.
Le Club de Bruges a une fois de plus brillé hier sur la scène européenne avec un cinglant 6-0 contre les Glasgow Rangers. Une victoire spectaculaire, certes, mais qui lui ouvre surtout les portes de la lucrative Champions League aux côtés de l’Union Saint-Gilloise, l’autre club belge qualifié pour cette compétition de prestige.
Avec cette nouvelle participation au sommet de l’Europe du foot, les ‘‘Blauw en Zwart’’ creusent encore un peu plus l’écart qui les sépare déjà des autres clubs belges et se placent désormais dans une position de quasi ‘‘intouchables’’.
Selon un calcul réalisé par le journal flamand Het Laatste Nieuws, le Club de Bruges aurait déjà engrangé, en l’espace de 10 ans, près de 280 millions euros grâce à ses matchs européens, auxquels vont s’ajouter quelque 35 millions grâce à cette nouvelle qualification décrochée hier soir. Soit quasi 315 millions au total !
Le grand écart
Plus de 300 millions… C’est de loin le plus gros butin européen jamais amassé par une équipe belge en une décennie puisque les autres équipes suivent le mouvement de loin, voire de très loin. En 10 ans, le hit-parade financier des autres clubs du pays ‘‘enrichis’’ grâce aux différentes compétitions européennes place en effet La Gantoise à la deuxième place (86 millions), suivis par Genk (70 millions) et Anderlecht (62 millions), toujours selon les calculs du quotidien Het Laatste Nieuws.
L’écart est sans appel : en une seule décennie, le Club de Bruges a gagné cinq fois plus d’argent européen que son rival anderlechtois, une équipe qui risque même d’être exclue ce soir de la moins glorieuse Conference League, vu son piètre résultat au match aller contre l’AEK Athènes.
Un cercle vicieux
C’est précisément le cercle vicieux sportivo-financier qui étouffe désormais les ambitions anderlechtoises : les mauvais résultats des Mauves sur le terrain privent le Sporting de participation européenne au plus haut niveau ; cette absence internationale prive à son tour le club bruxellois de revenus confortables pour acheter de nouveaux joueurs ; les résultats sportifs en pâtissent et empêchent Anderlecht de se qualifier pour la lucrative Champions League, ce qui prive à nouveau le club d’une somme rondelette qui serait pourtant la bienvenue… Exactement le contraire du Club de Bruges qui, depuis 10 ans, s’est invité dans une spirale positive avec, en plus, la revente très bénéficiaire de jeunes joueurs mis en lumière sur la scène européenne.
La morale de l’histoire ? L’argent européen n’est plus seulement une récompense ‘‘sans lendemain’’ pour les clubs belges de la Pro League. Il est devenu, en très peu de temps, un véritable acteur de la transformation de nos équipes, plaçant désormais le Club de Bruges dans une position de leader quasi indéboulonnable. Il ne reste plus à ses adversaires, déforcés sur le plan financier, que de faire preuve d’audace et de créativité pour renverser la vapeur et s’inviter, eux aussi, dans cette fameuse spirale positive, à l’instar de l’inattendue Union Saint-Gilloise qui connaîtra ses futurs adversaires ce soir en Champions League.