Laurent Mathieu (RTBF) : « Je présente une Belgique économique qui gagne »

Laurent Mathieu
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le présentateur du JT de la RTBF s’est lancé dans une série de podcast « Made in Belgium » pour présenter les réussites entrepreneuriales du pays. Il nous en explique la motivation.

D’habitude, Laurent Mathieu présente le JT de la RTBF durant le week-end et relaie des informations pas toujours souriantes, y compris sur le plan économique. Dans une série de podcasts intitulés « Made in Belgium », diffusés sur RTBF Auvio avec une présentation tous les jeudis en radio sur la Première, il prend le contrepied et propose des aventures entrepreneuriales positives.

D’où est venue l’idée de Made in Belgium ?

C’est un mélange de plusieurs éléments. D’une part, la RTBF voulait proposer davantage d’économie et de reportages concrets dans ce domaine. D’autre part, je voulais pouvoir quitter de temps en temps le studio pour retrouver le terrain. Le format du podcast offre une liberté extraordinaire.

Mais sur le fond, comme je le dis dans l’introduction des séquences, dans le cadre de mon métier de présentateur du JT, on est amené à relayer des informations pas toujours souriantes. Comme le veut l’adage, on ne parle pas des trains qui arrivent à l’heure. Avec cette série, je pars à la rencontre d’une Belgique qui gagne, dans des secteurs d’activités différents, dont certains ne sont pas connus.

Vous avez rencontré une Belgique plus performante, au-delà des clichés ?

Exactement. Et je me suis rendu dans des entreprises très différentes : des PME, des start-up qui sentent bon la Silicon Valley, des entreprises plus traditionnelles… Ce qui est intéressant, c’est que dans chacune d’entre elle, on découvre un esprit, une dynamique, une vision…

Cela s’inspire du Made in France de certaines télévisions françaises ?

C’est le cas en France, oui, où le ministre Arnaud Montebourg avait d’ailleurs mis en avant le Made in France. Mas c’est le cas aussi aux Etats-Unis, en Allemagne ou en Flandre. En Belgique francophone, on garde une forme de pudeur, de réticence à parler de ce qui est positif. D’ailleurs, quand j’ai proposé de réaliser cette série, certains m’ont dit : ‘Ah, tu vas faire de la publicité ?’. Mais non ! On peut très bien faire des portraits d’entreprises en faisant un travail journalistique.

C’est une façon de mettre en avant le nécessaire redressement de la Wallonie et de Bruxelles ?

Je ne fais pas de politique. Mas il est évident qu’il s’agit d’une question centrale. J’ai moi-même fait des études d’économie et de gestion, je suis conscient de cet enjeu. Partir à la découverte de ces entreprises, cela permet aussi de déconstruire certains clichés liés aux discours de représentants patronaux, par exemple.

C’est une mission de service public, en fait.

Je pense tout à fait ça ! C’est une manière de comprendre le monde dans lequel on vit. On parle beaucoup d’économie ou de croissance de façon abstraite, ici on va à la rencontre de ceux qui la font vivre, on voit la réalité de ceux qui doivent veiller à ce que leurs bénéfices permettent de créer de l’emploi. Cela donne une vision plus humaine de l’économie et je pense que c’est notre rôle de le faire.

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