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La vraie raison de la descente aux enfers de Meta

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

Je ne suis pas un grand fan des réseaux asociaux, mais quand le premier d’entre eux plonge en Bourse et perd l’équivalent de 500 milliards de dollars depuis janvier dernier, je crois que cela vaut la peine quand même d’en parler.

Je ne suis pas un grand fan des réseaux asociaux, mais quand le premier d’entre eux plonge en Bourse et perd l’équivalent de 500 milliards de dollars depuis janvier dernier, je crois que cela vaut la peine quand même d’en parler.

Je parle évidemment de Meta le nouveau nom de Facebook. L’action Meta a dégringolé hier de 19% sur le marché gris de la Bourse juste après la fermeture du Nasdaq, la Bourse des valeurs technologiques.

Cette baisse cumulée aux autres font en sorte que le premier réseau social du monde a perdu 500 milliards de valorisations depuis janvier dernier. Autrement dit, ce groupe a perdu plus que le PIB de la Belgique en 9 mois ! La faute à qui ?

Si vous posez la question à vos enfants, ils vous diront que c’est à cause de TikTok, l’appli chinoise qui fait fureur auprès des adolescents, mais aussi des moins jeunes. Et ils ont raison, TikTok a pris des parts de marché à Meta même si aujourd’hui Meta copie TikTok via ses Reels, des vidéos très courtes inspirées pour ne pas dire copiées de ce que fait TikTok.

Mais, la vraie raison de la descente aux enfers de Meta n’est pas là. Si le profit opérationnel de Meta vient d’être divisé en deux, c’est à cause principalement d’Apple.

La firme à la pomme mise très fortement sur la protection de la vie privée de ses utilisateurs, c’est même son argument suprême. Depuis quelque temps déjà, les utilisateurs d’un iPhone peuvent éviter d’être traqués d’une application à l’autre par des plateformes comme Facebook ou Snapchat. D’ailleurs Snap a aussi perdu 30% de sa valorisation en Bourse la semaine dernière pour les mêmes raisons que Meta.

L’autre raison qui explique les déboires du premier réseau social mondial, c’est que les annonceurs ont réduit leur budget en matière de publicité numérique. D’abord, parce que l’économie mondiale est en mode ralentissement, mais aussi, je viens de vous l’expliquer, parce que la politique de confidentialité d’Apple empêche d’envoyer des publicités ciblées. Il est donc impossible de mesurer le retour sur investissement d’une campagne publicitaire.

En fait, ce à quoi on assiste en ce moment, c’est à une guerre qui ne dit pas son nom entre le gratuit et le payant sur Internet. Meta, l’ancien Facebook vit uniquement sur le gratuit, donc sur ses revenus publicitaires et ne fait rien payer à ses utilisateurs.

En revanche, Apple, c’est exactement le contraire, la firme à la pomme facture ses produits et ses services très chers, mais ne dépend pas de la publicité et donc protège notre vie privée.

Au fond, Apple, c’est un peu comme la transition énergétique, c’est bon pour la planète, autrement dit pour notre vie privée.

Mais, il y a un coût à payer dont on découvre seulement aujourd’hui l’ampleur. Souvenez-vous, hier encore, la vie privée n’avait plus d’importance, seule importait la gratuité des services, même si c’était au prix d’offrir nos données numériques les plus privées. Ce qui me fait penser à un trait d’humour d’un ami parisien sur la relativité des choses : dites-vous bien que beaucoup de vaches sacrées vénérées par vos ainés feront demain d’excellents hamburgers !

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