La société de taxis gantoise V-Tax dépose le bilan
Nonante-deux chauffeurs et huit employés de la société de taxis gantoise V-Tax risquent de perdre leur emploi après que l’entreprise a déposé le bilan. Le directeur des ressources humaines de la société, Koen Van Cauwenberge, a précisé mercredi que les courses commandées sont toujours réalisées et que les employés espèrent une rapide clarification de la situation.
Un curateur devra par ailleurs examiner si l’activité de V-Tax pourrait reprendre sous la direction d’un nouveau propriétaire. “Nous ne voulons pas laisser tomber nos clients. La valeur de V-Tax, c’est sa clientèle”, souligne Koen Van Cauwenberge. V-Tax, considérée comme la société de taxis la plus importante de Gand, dispose en outre d’une flotte d’une trentaine de véhicules. Il s’agit notamment de Toyota hybrides, de véhicules de luxe comme des Ford Mustang, ainsi que de nombreuses camionnettes.
L’entreprise avait déjà rencontré des difficultés en 2006, mais avait alors trouvé un nouvel opérateur. Sur papier, V-Tax est depuis lors gérée par un propriétaire basé à Monaco. Sous sa direction, la société s’est cependant une nouvelle fois retrouvée en mauvaise posture financière. Les problèmes se sont accumulés durant la pandémie de Covid-19, et l’entreprise a eu du mal à s’en remettre.
Arrivée d’Uber et Bolt
L’arrivée d’applications telles qu’Uber et Bolt a notamment contribué aux difficultés de V-Tax. Depuis 2020, il est en effet possible de commander une course de taxi via l’application Uber à Gand. Cela a non seulement entraîné une diminution du nombre de voyages pour les taxis traditionnels, mais également une pénurie de personnel. “Leurs conditions de travail flexibles attirent des chauffeurs qui pourraient autrement être employés par V-Tax”, explique la société.
L’assurance de la flotte de véhicule est par ailleurs devenue impayable à la suite d’un nombre croissant de sinistres. Face à cette situation, la compagnie d’assurance de V-Tax a refusé de continuer à l’assurer. La société a dès lors dû s’adresser à un bureau de tarification. Depuis lors, sa prime mensuelle est multipliée en comparaison au coût normal. “Ce problème d’assurance a été le coup de grâce pour V-Tax”, regrette l’entreprise.
Enfin, les régulations relatives aux compagnies de taxis à Gand favorisent les véhicules électriques. L’utilisation de tels véhicules nécessite de lourds investissements et représente également un frein en termes de revenus. “L’achat de minibus électriques signifie plus du doublement de nos frais. D’autre part, ces véhicules ne possèdent pas une autonomie suffisante que pour être économiquement rentables à l’heure actuelle”, ajoute V-Tax.