La fin de la marque Casino ?

© Hans Lucas via AFP

A quelques mois de la reprise officielle par ­Daniel Kretinsky, le groupe Casino est contraint de se délester des hypers et des ­supermarchés Casino qu’il possède encore.

Avec Super U, Casino est LA marque historique française créée juste avant le 20e siècle à Saint-Etienne. Elle va sans doute disparaître dans les prochaines semaines.

On le sait, cet été, le groupe Casino, criblé de dettes, a signé un accord de reprise avec un consortium mené par Daniel Kretinsky, le milliardaire tchèque. Il s’agit d’une opération complexe qui suppose un investissement d’1,2 milliard d’euros contre l’abandon par les créanciers de 5 milliards de dettes.

Dans la négociation, Jean-Charles Naouri, le CEO du groupe qui ne veut pas apparaître comme celui qui a démantelé l’héritage de Geoffroy Guichard, parvient à convaincre Kretinsky de garder les hypers et les supermarchés Casino qui restent après la vente de 191 points de vente à Intermarché. Quant à l’Etat français, il fait du maintien du siège social à Saint-Etienne, une ligne rouge à ne pas franchir. Ce n’était pas le souhait du Tchèque qui entendait concentrer les efforts du groupe sur Monoprix et Franprix, les deux marques de proximité qui sont rentables.

Quatre mois plus tard, les comptes du groupe se sont effondrés en raison d’un mauvais positionnement des points de vente Casino. Naouri s’est donc vu contraint d’analyser les marques d’intérêt pour les 67 hypers et 441 supermarchés Casino restants.

Pour éviter de faire monter Lidl, Intermarché s’est associé avec Auchan pour racheter l’ensemble, tout en envisageant d’en rétrocéder une poignée à Carrefour et Super U. Reste à gérer le cas du siège et des entrepôts de Saint-Etienne qui deviendraient surdimensionnés. Après la débâcle de Manufrance, la ville risque de vivre un deuxième bain de sang social.

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