La Ferme du Tambourin : une conversion bio grâce à Carrefour
“Comme tout agriculteur, j’ai enregistré de la croissance pendant une bonne vingtaine d’années”, se rappelle Bernard Bartholomé, agriculteur et gestionnaire de la ferme du Tambourin, à Rebecq.
Une croissance qui s’est poursuivie jusqu’en 2009. Cette année-là, le secteur laitier européen a été touché de plein fouet par une forte chute des prix liés à une baisse de la consommation et des exportations sur le marché mondial.
La même année, Bernard signait son premier contrat avec la distribution. A l’époque, celui-ci produisait du lait pour Boni, la marque de Colruyt Group. “Avec la crise, j’ai vu chez qui allaient les marges”, poursuit-il en faisant référence aux gros industriels qui faisaient office d’intermédiaire entre lui et le distributeur. De là est né le projet de la ferme du Tambourin en 2012, à savoir transformer la production de lait de la ferme en produits finis. Yaourt, fromage frais, beurre ou riz au lait… Bernard décide de développer toute une gamme de produits autour de son lait et de passer outre les agro-industriels.
Il séduit alors des enseignes comme Delitraiteur, Delhaize, Färm ou encore Carrefour qui commercialise ses produits sous la bannière produits locaux. “Les distributeurs sont assez demandeurs de ce genre de proposition”, affirme l’agriculteur qui a démarché chacun d’eux. C’est finalement avec Carrefour qu’un véritable partenariat s’est créé en 2018. “Lors de la foire de Libramont, le responsable producteur m’a affirmé qu’il était prêt à soutenir ma reconversion en bio”, ajoute-t-il. Le groupe met alors sur la table une proposition et surtout un contrat de cinq ans – sans exclusivité – de distribution nationale. “C’était essentiel car il faut trois ans pour convertir son exploitation en bio”, précise Bernard Bartholomé.
Pendant ces trois années, l’agriculteur ne gagne donc pas grand-chose. Mais afin de soutenir cette conversion, Carrefour a offert une aide économique indirecte via la commercialisation des produits avant même que ceux-ci ne soient labellisés bios. Et afin de financer son projet, Bernard Bartholomé a aussi lancé un crowdfunding auquel Carrefour a participé. “Je n’ai jamais rien eu à reprocher aux distributeurs avec lesquels j’ai collaboré mais j’ai senti une force de soutien de la part de Carrefour”, poursuit-il.
Le contrat a depuis été prolongé et les deux acteurs semblent toujours aussi satisfaits de leur partenariat “en direct”.
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