La création d’entreprises reste dynamique en Belgique, malgré des disparités régionales

La Belgique continue de démontrer son esprit entrepreneurial avec la création de 130.512 nouvelles entités en 2023, selon les données chiffrées fournies par Trends Business Information. Bien que ce chiffre soit légèrement inférieur à celui de 2021, une année marquée par une reprise vigoureuse post-pandémie, il reste supérieur à celui de 2019, dernière année avant la crise du Covid. Lorsque l’on se concentre exclusivement sur les entreprises, ce nombre atteint presque 126.000. Cette dynamique montre que la création d’entreprises reste un moteur important de l’économie belge, malgré certaines disparités régionales et des défis persistants.

La forme juridique préférée reste, et de loin, celle d’indépendant. Elle représente 48,66% de l’ensemble. Logiquement on retrouve ensuite la SRL, qui convainc 31,44% des starters. Les nombres décroissent rapidement ensuite, avec la société en commandite (5,11%) et les sociétés étrangères avec 5,03%. La société anonyme, réservée à de grandes structures par le législateur, ne représente plus que 0,51%.

Des disparités selon les régions

La Région Flamande se taille la part du lion, avec 59,73% des créations et 77.956 unités. C’est un peu plus que sa représentation dans la population des entreprises actives du pays, qui est de 58%. Bruxelles (14.194) et la Wallonie (29.180) stagnent en nombre absolus et sont donc en légère baisse relative. La province la plus dynamique est celle d’Anvers, avec 22.343 créations. En Région Flamande, toutes les provinces dépassent les 10.000 nouvelles entités, sauf le Limbourg, qui en compte 9.659. Mais c’est mieux que la première province Wallonne, puisque le Hainaut en compte 9.218, et bat Liège de 67 unités. L’écart entre ces 2 provinces s’amenuise fortement d’années en années. Il était encore de 897 unités en 2019.

Le conseil aux entreprises est l’activité (fort diverse) la plus populaire, avec 6.424 créations. Elle est même en croissance constante. C’est 1,4% de plus qu’en 2022 et 18,13% de plus qu’en 2019. Vu de manière plus générale, ce sont, comme chaque année, les activités de travaux de construction spécialisés qui sont les plus populaires, avec 10.526 nouvelles entreprises. Les services sont de manière générales les activités les plus prisées de notre économie.

Un facteur encourageant pour la croissance

Voir le paysage économique s’enrichir de nouvelles entreprises est un facteur encourageant pour la croissance future du pays. Mais le problème le plus préoccupant est que la croissance nette de nos entreprises est en forte décrue. Si 166.834 nouvelles entités ont été créées en 5 ans, on n’en compte que 20.613 en 2023.  A Bruxelles, la croissance nette n’est que de 1.016 unités en 2023. Plus préoccupant encore, la Région Wallonne est à 1.058. C’est très peu, trop peu que pour assurer un dynamisme économique permettant le redressement si attendu dans ces régions.

La fin d’une génération

Il y a un fait démographique inéluctable auquel le pays va devoir faire face. C’est la génération des Baby Boomers, née entre 1955 et 1965, qui atteint massivement l’âge de la pension. On en voit directement l’effet dans les statistiques de cessations d’activité des indépendants. Plus de 312.000 ont arrêté leurs activités en 5 ans et les chiffres sont en augmentation constante. C’en est au point que le nombre de cessations dépasse désormais celui des starters et donne une décroissance globale de cette population.: -4.853 en 2022 et -11.803 en 2023. Cela va changer le paysage économique du pays dans les 5 ans qui viennent.

Différence entre les femmes et les hommes  

En ce qui concerne le genre, des ruptures de tendance sont observées. “L’atlas des starters” présenté mercredi par GraydonCreditsafe, l’Unizo et l’UCM rapporte une augmentation de la part des hommes qui ont créé des  entreprises et donc une diminution de celle des femmes. Avec 61,67 % de créateurs hommes en 2023, c’est le pourcentage le plus élevé de la dernière décennie.