Le secteur brassicole belge poursuit sa contraction en 2024, avec une baisse de 2,1 % de la consommation intérieure et de 3,4 % des exportations. Des chiffres moins alarmants qu’en 2023, mais qui confirment une tendance négative persistante. Seule la bière sans alcool tire son épingle du jeu, représentant désormais près de 9 % des achats.
La consommation de bière en Belgique et les exportations de bière belge ont encore reculé l’an dernier par rapport à 2023, mais dans une moindre ampleur que lors du précédent exercice. En Belgique, la baisse est de 2,1% alors que les volumes de bières expédiés à l’étranger ont reculé de 3,4%, selon les chiffres dévoilés jeudi par la Fédération des Brasseurs belges. En 2023, les baisses étaient respectivement de 6 et de 7,5% par rapport à 2022.
Ceux-ci avancent une “pression persistante sur le pouvoir d’achat, la diminution de la compétitivité, des coûts élevés et un contexte géopolitique instable” pour expliquer ces résultats moroses. En Belgique, la baisse est plus marquée dans l’horeca (-2,9%) que dans la distribution (-1,5%). En une décennie, la consommation de bière a diminué de près de 20% dans notre pays, pour tomber à 6,4 millions d’hectolitres l’an dernier.
L’exportation pèse plus du double de la consommation domestique
L’exportation pèse toujours plus du double de la consommation domestique et atteint les 14,5 millions d’hectolitres. Comme l’an dernier, c’est le grand export qui a bu la tasse, les volumes envoyés hors Union européenne reculant de 8%. Ces destinations éloignées ne représentent toutefois qu’un gros 15% du total des exportations.
Au sein de l’Union européenne, l’Espagne et l’Italie ont commandé nettement moins de breuvages belges (-15% chacune). Hors UE, on relèvera une progression de 10% des volumes envoyés aux Etats-Unis, après une large dégringolade ces dernières années. Reste à voir si nos brasseurs vont souffrir des soubresauts de la politique douanière américaine. Le nombre de brasseries confirme un léger tassement observé dans le secteur depuis un an puisqu’il s’établit à 411 fin 2024, six brasseries de moins que fin 2023.
“Un signe clair de résilience”
En dépit de la forte baisse des investissements qui sont passés de 251 millions d’euros en 2023 à 178 millions l’an dernier, la fédération voit dans ce montant “un signe clair de résilience”. “Ces fonds ont notamment servi à la modernisation des installations, à la durabilisation des processus de production et au renforcement de l’ancrage local”, précise-t-on.
Le lobby demande par ailleurs au gouvernement de veiller à ce que “le débat autour de l’alcool et de la santé ne bascule pas davantage vers des positions extrêmes”.
Le sans alcool
Il précise que la Belgique offre désormais plus de cent bières sans alcool sur 1.600 bières au total. C’est d’ailleurs la seule catégorie en progression en termes de consommation. Selon des chiffres récents du bureau d’études YouGov, 8,8% des volumes de bière achetés sont désormais sans alcool (inférieur à 0,5% alc.).