Jean Muls assigne en justice bpost et son ex-CEO Dirk Tirez

Jean Muls, qui était jusqu’au 3 octobre 2022 le numéro deux de facto de bpost en tant que CEO des activités belges, poursuit son ex-employeur, bpost, ainsi que le CEO du groupe, Dirk Tirez, aujourd’hui licencié, annonce-t-il mardi dans un communiqué. D’après lui, son licenciement était “une tentative de le réduire au silence en tant que lanceur d’alerte”.

L’entreprise publique bpost est dans la tourmente depuis un an environ. L’ancien CEO Dirk Tirez et deux top-managers ont été remerciés à la suite d’irrégularités présumées dans l’attribution du contrat de distribution de journaux et de magazines. Un audit interne a par ailleurs révélé que l’entreprise avait peut-être surfacturé le gouvernement pour d’autres contrats.

“Licenciement abusif”

Par l’intermédiaire d’une agence de communication, Jean Muls affirme avoir été victime d’un “licenciement abusif” parce qu’il en avait “trop découvert et lancé l’alerte”. Il soutient également qu’au moment de sa mise à pied, tous les employés de bpost assuraient ne pas être au courant de la fraude sur les contrats de presse qu’il avait découverte, alors qu’entretemps “il est apparu que plusieurs employés – aujourd’hui licenciés – de bpost, parmi lesquels le CEO du groupe Dirk Tirez, avaient connaissance de la fraude” avant même sa propre nomination.

Officiellement, sur le formulaire C4, bpost a mis fin au contrat de Jean Muls en raison d’une “divergence de vues”, ce que l’ex-patron de bpost réfute. “Je regrette sincèrement la façon dont les choses se sont passées chez bpost. A l’époque personne n’était au courant et personne n’était responsable, alors qu’il y a aujourd’hui toute une série de preuves et une kyrielle de licenciements”, déclare-t-il. “J’attends de Dirk Tirez des réponses, pas de l’argent, je demande un euro symbolique.”
L’assignation a été signifiée ce lundi par l’huissier de justice à bpost et à Dirk Tirez.

200 000 euros réclamés

Jean Muls réclame 17 semaines de salaire non payé, une prime de rendement non payée et une indemnité pour licenciement abusif et déraisonnable en tant que lanceur d’alerte. Le montant auquel il aurait droit “en vertu de la réglementation européenne en tant que lanceur d’alerte ayant fait l’objet d’un licenciement abusif”, soit quelque 200.000 euros, “sera utilisé, après déduction des frais de justice, pour soutenir les organisations qui protègent les lanceurs d’alerte”, précise-t-il

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