Immobel va rénover les Tours Proximus : “Le Quartier Nord doit devenir plus multifonctionnel, ce bâtiment aussi “
Après l’annonce de la collaboration entre Proximus et Immobel pour la rénovation des deux tours de l’opérateur de téléphonie dans le Quartier Nord de Bruxelles, nous avons posé quelques questions à Olivier Thiel, Head of Development au sein du plus grand développeur immobilier belge coté en bourse.
Les Tours Proximus et leur passerelle suspendue sont facilement reconnaissables par tous dans le Quartier Nord de Bruxelles. Mais leur apparence va quelque peu changer dans les prochains mois puisque l’opérateur de téléphonie va collaborer avec Immobel afin de transformer le site en une sorte de “campus” plus verdoyant où la collaboration, le travail hybride et l’interaction humaine seront centraux. C’est à la suite d’une procédure d’appel d’offres qui avait envoyé trois projets en finale avant l’été que celui d’Immobel a été retenu pour le rachat et le réaménagement du site voisin de la Gare du Nord.
Les architectes en charge du projet sont issus du consortium formé par les cabinets Neutelings Riedijk et Jaspers Eyers. Ce dernier n’est d’ailleurs pas un inconnu des lieux puisque ses architectes s’étaient occupés de la conception des Tours Proximus en 1994. Récemment, ils ont aussi été en charge du nouveau siège de BNP-Paribas.
Les bâtiments rénovés offriront plus de lumière naturelle aux futurs occupants. Le projet prévoit différents équipements sportifs mais aussi un hectare d’espaces verts. Le système de gestion des eaux permettra de récupérer l’eau de pluie et le projet présentera un bilan carbone neutre grâce à des choix intelligents en termes d’efficacité énergétique.On trouvera des espaces extérieurs à certains étages et la passerelle reliant les deux tours devrait être conservée. Une tour sera réservée pour les bureaux de Proximus alors que la seconde accueillera des logements, un hôtel, des commerces et des équipements collectifs.
Les tours Proximus s’ajoutent à d’autres projets de rénovation dont est déjà en charge Immobel. On peut citer Brouck’R (sur la place De Brouckère) et Lebeau dans l’ancien siège de Belgacom au Sablon.
Nous sommes revenus avec Olivier Thiel, Head of Development chez Immobel sur le projet concernant les Tours Proximus.
Pourquoi pensez-vous qu’Immobel a été préféré pour ce projet à vos deux concurrents gantois Baltisse ou Straco ?
Olivier Thiel: “Je ne peux pas répondre à la place de Proximus mais je pense que nous disposons d’une certaine expérience en termes de redéveloppement de sites comme on l’a fait avec Total dans le quartier européen. Cela a sans doute dû jouer dans leur choix.”
A quand remonte l’idée ce projet ? Est-ce que la récente crise sanitaire a joué un rôle ?
Olivier Thiel: “Cela faisait déjà un petit moment que le projet était sur la table mais le Covid a clairement joué un rôle d’accélérateur dans la décision de Proximus. Il devenait impératif pour eux de trouver une solution avec un si grand bâtiment insuffisamment occupé.”
A quelles contraintes environnementales êtes-vous soumis pour ce type de projet ? Est-ce que l’approche environnementale a changé par rapport aux générations qui vous ont précédé ?
Olivier Thiel: “Vous avez totalement raison. Avant, la durabilité était certes un critère important dans les rénovations mais c’est devenu désormais notre premier critère. On veut essayer de ne plus utiliser d’énergie fossile. On veut que le bilan CO2 soit neutre. On essaie d’avoir plus de circularité (principe qui vise à se servir de produits usagés ou éliminés comme matières premières pour fabriquer de nouveaux produits ou matériaux.). On essaie de récupérer un maximum de matériaux dans la mesure du possible et selon l’état dans lequel se trouve le bâtiment. Clairement, la durabilité est devenue le critère le numéro 1 pour tous nos projets. Cela commençait à être le cas il y a quelques années, mais il y a certainement eu encore une accélération dans cette volonté ces derniers temps.”
Avez-vous eu des contraintes architecturales ou des demandes spécifiques de la Ville ou de la Région pour ce projet ?
Olivier Thiel: “Le maître architecte (BMA) a fourni un cadre. Mais la contrainte principale est qu’actuellement le Quartier Nord est monofonctionnel et qu’il doit évoluer vers un modèle multifonctionnel. Notre projet devait être le plus mixte possible car il doit aussi cadrer avec l’évolution des villes. Le Quartier Nord présente en plus mal d’atouts comme le fait d’être très fréquenté vu que la Gare est celle avec le plus grand nombre de passagers. En termes de durabilité, la présence de nombreuses possibilités de transports en commun à proximité était aussi un avantage pour le projet. Nous avons en tout cas bien étudié les besoins du quartier grâce à la plateforme Up4North, créée par huit partenaires immobiliers dont Immobel. Le quartier Nord de Bruxelles répondait lors de son développement aux besoins d’occupants prenant en location sur le long terme la totalité ou une partie importante d’un immeuble. Mais le modèle a évolué vers des immeubles mixtes avec différents fonction mise a part le bureau : residentiel, academique, services, etc Nous voulions penser le quartier Nord en tenant compte de cet aspect et visant à recréer de la mixité en mettant en contact des grandes entreprises, des start-ups, des absl et d’autres acteurs avec les habitants du quartier.”
Pour ce projet, Immobel va collaborer avec deux cabinets d’architecte dont l’un est à l’origine des Tours Proximus en 1994. Pourquoi ce choix ?
Olivier Thiel: “Nous voulions combiner deux expériences totalement différentes. Travailler avec Jaspers Eyers nous permettait d’avoir les plans originaux et l’esprit qui a permis de sortir de terre ces tours. A cela, nous ajoutons la vision de Neutelings Riedijk, un cabinet d’architectes néerlandais de Rotterdam qui a notamment travaillé sur le MAS (Museum aan de Stroom) à Anvers, le long de l’Escaut. Non seulement, il s’agit d’un grand nom et d’une référence en Europe mais en plus il s’inscrit parfaitement dans notre philosophie de projets avec une haute exigence en termes de durabilité. C’était une combinaison parfaite.”
A-t-on déjà une idée du timing du début des travaux ou de la fin du projet ?
Olivier Thiel: “Je ne peux pas répondre à cette question aujourd’hui.