Il n’y a pas qu’Nvidia : le fabricant néerlandais ASML profite aussi du boom de l’IA

Des chiffres qui font mieux que les estimations et un carnet de commandes bien rempli : ASML annonce ses résultats. Le fabricant néerlandais de machines qui produisent des puces électroniques profite du boom de l’intelligence artificielle. Mais l’action subit de fortes pertes, ce mercredi.

Dans le boom de l’IA, il y a un nom qui revient souvent : Nvidia. Mais ce n’est pas la seule entreprise à surfer sur la vague, loin de là. Il y a aussi l’entreprise néerlandaise ASML, qui produit des machines nécessaires pour fabriquer des puces électroniques. Et elles sont réputées les meilleurs au monde, permettant de fabriquer les puces les plus performantes et avancées au monde, notamment grâce à la technologie de lithographie extrême ultraviolet.

L’entreprise a annoncé ses résultats trimestriels ce mercredi. Et elle fait encore mieux que les chiffres attendus par les analystes.

• Les ventes affichent un montant de 6,24 milliards d’euros, contre une estimation de 6,03 milliards. C’est une baisse de 9,5% par rapport à il y a un.
• Le bénéfice affiche 1,58 milliard d’euros, battant l’estimation de 150 millions d’euros. C’est une baisse de 18,7% par rapport à il y a un an.
• Il s’agit deux fois de baisses, mais ces différences sont moins fortes que celles observées lors du trimestre précédent (elles avaient alors raté les estimations).

Autre marqueur de la demande : le carnet de commandes. Fin juin, il représentait une valeur totale de 5,6 milliards d’euros, ce qui est une hausse de 24% par rapport à il y a un an. Signe que le boom de l’IA se fait ressentir chez ASML. L’intelligence artificielle a besoin de puces performantes, et les puces performantes ont besoin des machines d’ASML, en résumé.

Un expert glisse d’ailleurs à CNBC que l’IA ne représente aujourd’hui qu’une petite part des activités et des chiffres d’ASML. Mais cette part devrait croître de manière significative, à l’avenir.

“Reprise cyclique”

ASML voit 2024 comme une année de transition et de récupération, après une année 2023 intense pour le secteur (d’où ces baisses des chiffres, en comparaison annuelle). Cette récupération devrait se poursuivre sur la deuxième moitié de l’année et le secteur en profite pour se préparer à l’année d’après.

“Nous voyons 2024 comme une année de transition avec des investissements continus à la fois dans la montée en puissance de la capacité et dans la technologie. Nous voyons actuellement de fortes évolutions dans l’IA, qui est le moteur de la reprise et de la croissance de l’industrie, avant d’autres segments du marché”, explique le CEO, Christophe Fouquet, dans le cadre de l’annonce de résultats.

“L’industrie s’attend à une reprise cyclique en 2025. Par conséquent, nous devons nous préparer à un certain nombre de nouvelles usines (de puces électroniques, NDLR) qui sont en train d’être construites aujourd’hui, dans le monde entier. Ces usines seront réparties géographiquement et sont stratégiques pour tous nos clients. Il est prévu qu’elles accueillent toutes nos systèmes” continue-t-il.

Chine

Les investisseurs s’attendaient à deux choses quant aux résultats d’ASML : voir l’impact de l’IA, et voir comment se portent les ventes en Chine. C’est que les Pays-Bas ont suivi les Etats-Unis et ont interdit la vente du matériel le plus avancé à la Chine.

La question est donc si les entreprises chinoises continuent d’acheter les machines moins avancées d’ASML. Et c’est bien le cas : la Chine représente toujours 49% des ventes, comme lors du trimestre précédent.

Chute en bourse

La bourse n’a cependant pas bien accueilli les chiffres : l’action est en baisse de plus de 6%, ce mercredi, après deux heures de négociation. Sur l’année, elle est toutefois en hausse de 39%.

Ce ne sont pas les chiffres et les perspectives annoncées qui font fuir les investisseurs, mais des craintes sur de nouvelles interdictions d’exportations vers la Chine, rapporte Barron’s. Les Etats-Unis envisagent de prendre des mesures sévères, préviennent-ils leurs alliés, car des entreprises comme ASML continuent de vendre des équipements à la Chine.