IBM va investir 20 milliards de dollars dans l’Etat de New York
Le géant de l’informatique IBM a annoncé jeudi, à l’occasion d’une visite du président américain, vouloir investir 20 milliards de dollars dans la vallée de l’Hudson, au nord de l’Etat de New York, au cours des dix prochaines années.
“Cet investissement vise à faire des percées dans la technologie des semi-conducteurs, les ordinateurs centraux, les ordinateurs quantiques et l’intelligence artificielle”, a déclaré le patron de l’entreprise, Arvind Krishna, lors d’un discours dans une usine du groupe à Poughkeepsie.
Joe Biden a salué cette annonce venant d’une “société américaine emblématique” comme un signe supplémentaire du succès de sa stratégie de reconstruction de l’innovation américaine.
“C’est ici, dans cette usine, et dans les usines d’autres entreprises à travers le pays, que l’avenir de l’Amérique est littéralement en train de se construire”, a-t-il déclaré.
L’annonce d’IBM fait suite à d’autres engagements similaires, et tout aussi spectaculaires, de groupes technologiques.
Le géant technologique américain Micron va ainsi investir jusqu’à 100 milliards de dollars sur plus de 20 ans dans la construction de la plus grande usine de semi-conducteurs aux Etats-Unis, tandis que son concurrent Intel va engager 20 milliards de dollars sur un nouveau site dans l’Ohio, un Etat du Midwest des Etats-Unis.
Autant d’initiatives dont la Maison Blanche s’attribue volontiers le mérite, après avoir fait voter cet été au Congrès une enveloppe de 52,7 milliards de dollars pour subventionner la recherche et l’investissement dans les semi-conducteurs aux Etats-Unis, ainsi que dans plusieurs technologies de pointe.
Parmi elles l’informatique quantique, qui doit permettre à la prochaine génération d’ordinateurs d’effectuer des calculs d’une complexité diabolique à une vitesse folle.
Cette technologie se fait fort de mettre en pratique les découvertes de la mécanique quantique, science de l’incertitude et des calculs simultanés, par opposition à l’informatique d’aujourd’hui, basée sur un principe de certitude binaire et sur des successions de données.
“Nous assistons à un boom manufacturier dans le pays, qui renforce notre économie et notre sécurité nationale en créant des emplois bien payés et américains”, s’était félicité un responsable de la Maison Blanche, en amont de la visite.
Au-delà des évidentes retombées sociales et politiques, le calcul du président Joe Biden, partisan décomplexé du patriotisme économique, est aussi diplomatique.
Il veut réduire la dépendance des Etats-Unis aux technologies importées, en particulier depuis l’Asie, sur fond de rivalité technologique et stratégique avec la Chine.
“Cela faisait longtemps que nous n’avions pas été aussi bien positionnés à l’échelle mondiale”, a affirmé Joe Biden jeudi en évoquant le climat d’investissement aux Etats-Unis créé par “les travailleurs les plus productifs du monde”, les “meilleures universités de recherche”, les sociétés d’investissement en capital-risque et les pressions de son administration pour l’adoption d’importantes dépenses dans les infrastructures.
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