Hartmann innove pour ses 50 ans en Belgique
Hartmann est un acteur incontournable des dispositifs médicaux destinés aux hôpitaux, maisons de repos et pharmacies. Pionnière dans le lancement de produits innovants pour la gestion de l’incontinence dans les années 1970, l’entreprise a répondu à un besoin croissant dans les institutions médicales et les soins à domicile, faisant de ce segment l’un des piliers de l’entreprise.
Nous ne sommes pas très connus des particuliers, en revanche dans les hôpitaux, tout le monde connaît nos produits”, explique Frédéric Dubois, directeur financier de Hartmann Belgique. C’est à cette entreprise allemande bicentenaire et installée depuis plus de 50 ans en Belgique que l’on doit notamment pansements et compresses.
“Du premier pansement en coton au 19e siècle à la vaste gamme actuelle de produits, le soin des plaies est au cœur de nos activités depuis ses débuts”, note-t-il. L’objectif ? Proposer des solutions complètes pour la cicatrisation des plaies, des petites coupures jusqu’aux soins post-opératoires.
Innovation dans l’incontinence
Depuis son installation chez nous en 1974, cette entreprise est devenue un acteur incontournable dans le domaine médical belge. “Au cours de ces 50 ans de présence en Belgique, nous avons connu une belle croissance, entre autres, grâce aux innovations”, explique Dominique Jeanmart, business unit director de Hartmann Belgique. L’une d’elles concerne les produits de gestion de l’incontinence, dans laquelle la société s’est spécialisée et qui représente un véritable enjeu en Belgique : selon la Société belge d’Urologie, elle affecterait un Belge sur trois au cours de sa vie. Ce problème, encore trop souvent tabou, touche les personnes âgées, mais pas seulement.
Avec le vieillissement croissant de la population belge, le nombre de personnes souffrant de problème d’incontinence devrait encore augmenter dans les années à venir. “Une prise en charge adaptée devient donc un enjeu de santé publique crucial, non seulement pour améliorer la qualité de vie, mais aussi pour prévenir les irritations de la peau et diminuer les impacts psychologiques chez les personnes concernées”, note Dominique Jeanmart.
Ces dernières années, le groupe allemand a investi un montant à deux chiffres dans de nouvelles lignes de production et infrastructures sur ses sites français et allemands, ce qui lui permet d’augmenter considérablement la capacité de production de ses produits d’incontinence. Des investissements supplémentaires ont été réalisés pour moderniser le parc de machines existant afin de mettre en œuvre des innovations de produits brevetés. La nouvelle technologie “SkinGuard” brevetée par Hartmann ajuste le pH de l’urine grâce à l’utilisation de citrate, ce qui contribue à prévenir les irritations cutanées. “Cette innovation assure également une absorption plus rapide et une neutralisation efficace des odeurs, précise la responsable. Elle a nécessité quatre années de recherche et développement.”
Plusieurs gammes ont été créées – de l’incontinence légère à modérée, à l’incontinence sévère – et ce, afin de répondre aux besoins divers des patients. “Nous avons cinq gammes déclinées en gouttes et tailles, précise Dominique Jeanmart. Ce sont des produits élaborés avec un tissu de qualité, il suffit de changer le corps absorbant au milieu ou de simplement laver le sous-vêtement comme n’importe quel autre.”
Ces nouveaux produits réutilisables élargissent l’offre disponible en pharmacie, répondant à une demande croissante des patients qui se retrouvent confrontés à des problèmes d’incontinence, et qui recherchent des alternatives plus durables aux produits à usage unique. “Les sous-vêtements absorbants sont réutilisables, ce qui représente une réduction de 78% de plastique par rapport à l’usage de produits classiques”, complète-t-elle.
Durabilité
Afin d’améliorer cette nouvelle gamme de produits dans tous ses aspects, Hartmann a réduit le volume d’emballage des protections et des culottes MoliCare de 18% par rapport à sa gamme précédente. L’entreprise est aussi parvenue à réduire de 16% l’usage de sachets en plastique. Ces innovations mènent non seulement à une limitation des déchets, mais également à une réduction de 1.600 trajets en camion par an pour le transport des produits, en raison de leur plus grande compacité.
C’est la gamme incontinence qui est sans nul doute la plus durable au sein de l’entreprise. “De nombreux produits, comme les gants ou kits d’opération, restent à usage unique, concède Dominique Jeanmart. Il faut avant tout éviter les infections, c’est un équilibre difficile à trouver.” L’entreprise préfère travailler à la réduction des plastiques, des transports et au recyclage de ses déchets plutôt que de passer à une gamme réutilisable qui ne serait pas aussi sécurisée.
“Le single use n’est pas forcément moins durable s’il est recyclé correctement”, note-t-elle. Si les sous-vêtements et les protections réutilisables ont trouvé écho auprès des consommateurs, ce n’est pas le cas de l’ensemble de la gamme de protection des plaies. “Le consommateur n’est pas toujours ouvert à dépenser plus pour une gamme de produits plus écologiques”, soutient la responsable, qui prend pour exemple les pansements en coton ou en bambou réutilisables et disponibles en pharmacie.
“Les sous-vêtements absorbants sont réutilisables, ce qui représente une économie de 78% de plastique par rapport à l’usage de produits classiques.” – Dominique Jeanmart (Hartmann Belgique)
Au sein du groupe, l’incontinence représente 32% d’un chiffre d’affaires global à 2,4 milliards d’euros. Le reste est réparti entre les autres segments, à savoir les préventions d’infections, comme les soins de plaies (25%), les produits complémentaires (21%) et une gamme bien-être. La Belgique, quant à elle, pèse 38,5 millions du chiffre d’affaires sur les 64 millions que représente le Benelux. “En Europe, le plus gros pays est bien sûr l’Allemagne, suivie de la France, mais en termes de profitabilité, le Benelux est très important pour le groupe”, note Frédéric Dubois.
L’entreprise est présente dans le monde entier, avec des sites de production dans différents pays européens et un réseau de distribution en Europe, en Amérique, en Afrique, en Asie et en Océanie. Elle compte environ 10.000 collaborateurs et dispose de partenaires commerciaux dans près de 40 pays, ainsi que des équipes de distribution dans 36 autres.
Aujourd’hui, les produits Hartmann sont distribués dans l’ensemble du réseau hospitalier belge, les pharmacies et les maisons de repos. “La stratégie est de s’adresser aux professionnels de la santé”, note Dominique Jeanmart. L’entreprise a tenté l’aventure dans le retail, notamment avec une gamme incontinence pour enfant. “En fait, c’était très compliqué de concurrencer des Procter & Gamble ou des Tena”, reconnaît la responsable, qui a donc préféré bâtir un solide partenariat avec les pharmaciens. “C’était plus logique pour nous, car nous avons toujours eu une communication et un marketing orienté vers les professionnels de la santé plutôt que vers les consommateurs.”
Les pharmacies sont d’ailleurs devenues le plus gros canal de distribution, à hauteur de 19 millions du chiffre d’affaires, devant les hôpitaux à 12,5 millions d’euros. Au sein du paramédical, la concurrence est très vaste. “Dans chacune de nos gammes, il y a au moins quatre à cinq acteurs, ce qui fait beaucoup de concurrents, analyse Frédéric Dubois. Notre force est d’avoir une gamme très large, complète et surtout innovante.”
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