Grève dans 5 Intermarché bruxellois: voici pourquoi
La direction d’Intermarché déplore la grève initiée mercredi matin dans les cinq supermarchés bruxellois. Elle affirme comprendre les inquiétudes du personnel liées au changement d’enseigne, mais estime que faire grève n’est pas cohérent par rapport à la situation financière “dramatique” que connaissaient les quelque 80 magasins Carrefour by Mestdagh avant la reprise par l’enseigne française Intermarché.
Outre la grogne suscitée par la reprise du groupe de supermarchés Mestdagh par Intermarché, et qui entraîne le basculement des magasins intégrés vers un modèle de franchise, l’arrêt de travail s’explique par une réalité de terrain spécifique aux magasins bruxellois, selon le syndicat chrétien. La CNE dénonce le recours “sans concertation” à des travailleurs d’une firme externe pour procéder à l’étiquetage des produits en bilingue dans les cinq magasins bruxellois et dans deux autres situés en Flandre.
La direction conteste l’absence de concertation. “Il a été proposé aux travailleurs de Mestdagh de faire cette tâche. Comme ils ont refusé, nous avons sous-traité l’opération puisque cet étiquetage bilingue constitue une obligation légale”, explique un porte-parole de l’entreprise. “Il s’agit en outre d’un problème qui ne va pas traîner dans le temps. En un mois, un quart des produits bénéficient déjà d’une étiquette en deux langues”, ajoute-t-il. Cet étiquetage et d’autres sujets sont au menu d’un bureau de conciliation ce mercredi à 14h00.
“Les syndicats semblent décrédibiliser le projet de reprise”
L’entreprise s’interroge sur le positionnement des syndicats. “Nous pouvons comprendre les incertitudes liées au changement d’enseigne, mais pas les mensonges. Les syndicats semblent décrédibiliser le projet de reprise”, poursuit le porte-parole. Concernant le passage en franchise qui inquiète les représentants des travailleurs, la direction est convaincue qu’il s’agit du meilleur modèle pour la survie des magasins: des supermarchés qui ont leur autonomie, tout en étant adossés à “un des plus solides groupes de distribution en France”. “Mestdagh, c’était 40 millions d’euros de pertes l’an dernier. Intermarché s’engage à reprendre tous les travailleurs aux mêmes conditions. Lorsque le passage chez le franchisé sera concrétisé, ils conserveront leur sac-à-dos reprenant leurs conditions de salaire, leurs primes, leurs horaires…”, détaille le porte-parole.
Le syndicat chrétien pointait également une surcharge de travail et une grosse désorganisation dans les jours qui ont suivi la réouverture le 4 janvier, mentionnant des problèmes de caisses et logistiques. La direction reconnaît “localement l’un ou l’autre problème”, mais faire passer 80 magasins vers une autre enseigne reste un défi majeur. “Cela demande du boulot mais tout finit par se mettre en place jour après jour.” L’annonce de la reprise par le groupement “Les Mousquetaires”, via l’enseigne Intermarché, de la société Mestdagh remonte à mars. L’autorité belge de la concurrence a donné son feu vert en novembre. Le nouvel ensemble s’étale sur 163 magasins, dont les 86 magasins anciennement estampillés Carrefour by Mestdagh, devenus Intermarché by Mestdagh.