Google lance une nouvelle fonction pour faciliter l’accès aux offres d’emploi
Google a lancé mardi une nouvelle fonction dans son moteur de recherche permettant aux chercheurs d’emploi d’être directement dirigés vers les offres qui leur correspondent. Le géant américain s’est associé dans ce cadre aux services publics régionaux de l’emploi (Actiris, Forem et VDAB), ainsi qu’à des prestataires spécialisés comme Randstad et Jobat.
Google entend de la sorte à contribuer à la relance économique après la crise du coronavirus, qui a notamment fortement touché les jeunes, plus à l’aise avec les nouvelles technologies. “Chercher un emploi aujourd’hui, après cette crise, c’est parfois comme chercher une aiguille dans une botte de foin”, illustre Thierry Geerts, patron de Google Belgique.
Le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté à la suite de l’épidémie de Covid-19, surtout parmi les jeunes travailleurs, pendant que celui des offres a diminué par rapport à l’année dernière. Dans le même temps, la crise a accéléré l’utilisation des technologies. Le nombre de personnes cherchant un travail en ligne devrait dès lors connaître un boom extraordinaire.
Concrètement, toute personne à la recherche d’un poste vacant via Google Search trouvera un premier aperçu des offres d’emploi publiées sur les sites web des partenaires. En cliquant sur l’un des résultats de la recherche, l’utilisateur recevra des informations plus précises comme une description de l’entreprise et du poste. Les personnes qui souhaitent postuler seront ensuite redirigées vers le site web des partenaires et pourront y poser leur candidature.
Selon Google, l’expérience a montré que le nombre de visites sur les sites web des employeurs est augmenté par la portée plus importante de leur offre d’emploi.
La nouvelle fonction permet de faire des recherches en fonction du lieu, du secteur d’activité et du temps plein/temps partiel. Pour rester informés des nouveaux postes vacants, les utilisateurs peuvent en outre créer une notification par mail et enregistrer la recherche, y compris les paramètres de filtrage.
Cet écosystème est ouvert à toutes les entreprises ou d’autres sites web qui souhaiteraient y intégrer leurs offres d’emploi, assure Thierry Geerts, patron de Google Belgique. Il précise que son entreprise ne touche aucune rémunération pour ce service.
Actiris, Forem, Randstad
“Le partenariat va booster les offres d’emploi d’Actiris, dont la manière avec laquelle il communique avec les chercheurs a beaucoup progressé ces dernières années”, pointe Bernard Clerfayt, ministre bruxellois de l’Emploi et de la Transition numérique (DéFI), se souvenant de l’époque où il fallait se rendre en agence pour consulter les offres affichées sur des valves. La nouvelle fonction facilitera la recherche et fera se rencontrer plus rapidement entreprises et chercheurs d’emploi, est-il convaincu. Il entend toutefois ne pas oublier de s’attaquer à la fracture numérique dans la capitale.
Du côté du Forem wallon, on se félicite d’un nouveau partenariat numérique fort, qui permettra, comme d’autres déjà conclus précédemment, d’amplifier et de démultiplier la diffusion et l’accès aux offres d’emploi. Il y en a actuellement près de 50.000 sur son site, pour environ 222.500 demandeurs au sud du pays, dont 94.000 sont très peu qualifiés, et avec plus de 25% des jeunes qui sont en demande d’emploi.
“S’attaquer à cette génération Google, qui est née avec un smartphone dans la main, est donc essentiel!”, abonde Caroline Mancel, directrice générale adjointe chez Actiris. “C’est elle la victime de la crise. Le chômage des jeunes a augmenté de 19% à Bruxelles en août. On n’avait plus vu cela depuis des années”, s’inquiète-t-elle. A ses yeux, le service régional doit adapter ses pratiques aux leurs. Une personne sur trois accède au portail bruxellois de l’emploi via une recherche sur Google, relève-t-elle d’ailleurs.
D’après les données de Randstad, 36% des candidats utilisent Google pour la recherche d’un nouvel emploi. Sa part de marché est presque aussi élevée que celle des sites d’offres d’emploi traditionnels ou des agences de placement (39%). Dans un même temps, le prestataire de services RH constate que “seulement” 17% des candidats trouvent leur emploi via Google. Il y a donc toujours un écart entre “chercher” et “trouver”, y analyse-t-on.
Grâce à ce partenariat, les demandeurs d’emploi accéderont à des centaines de milliers d’offres via Google Search, espère le géant technologique. La fonction sera progressivement élargie à tous les utilisateurs situés en Belgique dans les prochains jours.