Goldwasser Exchange lance un nouveau produit pour concurrencer l’épargne en Belgique : les Welcome Bonds. Voici comment ils fonctionnent. Ces obligations à coupon zéro sont-elles plus intéressantes que les comptes à terme ?
Les taux sont bas sur l’épargne en Belgique, c’est bien connu. Mais même si le taux directeur de la BCE est resté inchangé depuis juin (à 2%), il y a encore récemment eu des baisses des taux d’intérêt sur les comptes d’épargne en Belgique, note l’économiste Eric Dor dans une nouvelle analyse.
Les comptes à terme peuvent afficher de meilleurs rendements que les comptes classiques. Mais là aussi, les banques revoient les taux à la baisse. Une situation qui a fait réagir Alexandre Goldwasser. Sa société de bourse Goldwasser Exchange, active depuis 1986 et qui a 640 millions d’euros sous gestion, lance un nouveau produit qui a un rendement plus élevé que les comptes à terme : les Welcome Bonds.
Obligations…
Elle met ainsi en avant une sélection d’obligations qui arrivent à échéance bientôt, dans 9 mois, un an, deux ans ou trois ans, environ. Il s’agit de bons d’État allemands, français, belges, néerlandais et autrichiens – des pays dont la dette est jugée sûre. Une sélection pensée pour venir concurrencer le marché des comptes à terme.
Et selon notre calcul, ces obligations ont en effet un meilleur rendement que les comptes à terme. L’obligation allemande proposée, qui arrive à échéance dans 9 mois, affiche un rendement annualisé net de 1,8%. Le compte à terme à 9 mois sur le marché belge avec le rendement le plus élevé affiche un taux net de 1,435%, selon le comparateur Guide-épargne.be. Pareil pour le bon d’État belge qui arrive à échéance dans deux ans : rendement annualisé net de 2,03%, contre 1,715% pour le meilleur compte à terme.
… sans intérêts
Le hic, c’est que ces obligations ont un coupon de 0%. “Elles datent de la période 2019 à 2020. Les taux d’intérêt étaient encore négatifs, donc les pays comme la Belgique ont émis des obligations avec un coupon de 0%. Entre-temps, les taux d’intérêt ont augmenté, et la valeur nominale de ces anciennes obligations a donc logiquement baissé, sur le marché secondaire. Mais c’est justement là qu’elles sont intéressantes pour les épargnants”, analyse Alexandre Goldwasser.
En cause : le montant remboursé ne change pas. Un investisseur peut ainsi acheter, par exemple, une obligation qui vaut 10.000 euros, mais pour 9.600 euros sur le marché secondaire. Dans quelques mois, lorsque le papier de dette arrivera à échéance, il recevra 10.000 euros de la part de l’État en question. C’est la différence entre le prix d’achat et le montant remboursé qui fait le rendement de ces obligations.
Le rendement estimé de ces Welcome Bonds peut ainsi encore varier, car le prix d’achat est fixé par le marché. Mais ces prix sont transparents et disponibles sur de nombreuses plateformes d’informations boursières. “C’est aussi une différence avec les comptes à terme, car pour l’épargne, c’est la banque qui fixe le taux de son côté.” Une autre différence encore est que les obligations peuvent facilement être revendues sur le marché. Tandis qu’il est plus difficile de sortir des comptes à terme.
Fiscalement plus avantageux
Le coupon à 0% est également important à niveau fiscal. Il n’y a ainsi pas de précompte mobilier à payer sur les intérêts, inexistants. C’est là aussi un avantage par rapport aux comptes à terme qui eux sont taxés à 30%. Il n’y a pas non plus de TOB à payer sur les obligations (contrairement aux actions et ETF, par exemple).
“Nous avons d’ailleurs vérifié ceci avec des avocats : cette différence entre prix d’achat et montant remboursé ne compte pas comme une plus-value. Ce rendement ne sera donc pas concerné par la nouvelle taxe sur les plus-values”, ajoute Alexandre Goldwasser.
Un marché qui revient sur le devant de la scène
Le montant minimum à placer est de 10.000 euros, note encore l’administrateur de la société spécialisée en obligations. Un montant qui permet de trouver plus facilement un meilleur prix sur le marché obligataire. Goldwasser Exchange applique une commission de courtage de 0,10%, et c’est le seul frais.
L’administrateur de la société constate en tout cas un regain d’intérêt pour les obligations, un marché un peu oublié ces dernières années. “Le bon d’Etat à un an de Van Peteghem a remis un peu le marché des obligations dans la lumière. Pour les gens, les obligations, c’était quelque chose de vieux. Donc ce bon d’Etat a quand même redonné de l’attrait au produit. Et en plus, on a vu aussi que quand la fiscalité diminue, cela donne un énorme succès.”
Ce type d’investissement, en jouant avec la différence entre le prix d’achat et le montant remboursé d’une obligation, pourrait d’ailleurs encore avoir de belles années devant lui. “Il reste encore de nombreuses obligations à coupon zéro. Ici, nous en avons mis en avant quelques-unes qui arrivent à échéance bientôt, pour les comparer avec les comptes à terme. Mais il y a des telles obligations qui courent sur 30 ou 40 ans”, note Alexandre Goldwasser.