Germain, 21 ans, expert de SEO et patron visionnaire d’Elocos

Il a fait ses premiers pas dans le business à 14 ans, avant de lancer sa première entreprise à 16 ans. Âgé aujourd’hui de 21 ans, Germain Deflandre est devenu un expert du référencement en ligne et sa société Elocos compte déjà six employés. Portrait d’un CEO atypique qui bouscule l’univers du marketing digital.
L’homme a le regard franc et l’enthousiasme communicatif. À 21 ans seulement, Germain Deflandre dirige une équipe de six employés au sein d’Elocos et vise un chiffre d’affaires d’un million d’euros au terme de l’exercice 2025. Son agence est spécialisée dans le SEO, l’optimisation du référencement en ligne pour différents clients, et le jeune patron nourrit aujourd’hui de très grandes ambitions, après cinq années d’activité intense.
Car oui, Germain Deflandre a fondé sa société en 2020 déjà, alors qu’il terminait ses études secondaires à l’âge de 16 ans, en plein confinement. “Ce n’était pas mon premier projet d’entrepreneur, sourit le jeune CEO, même si à l’époque, ce mot ne me parlait pas. J’avais juste envie de développer certains business et j’avoue que j’ai commencé très tôt !”
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Tennis, toutou et marketplace
Originaire de Nassogne, dans le Luxembourg belge, Germain Deflandre grandit entre une mère institutrice et un père propriétaire de deux magasins de bricolage. Le gamin est plutôt doué au tennis et s’entraîne à raison d’une quinzaine d’heures par semaine. À 10 ans, il figure parmi les joueurs les plus prometteurs du royaume, mais finit par délaisser la raquette à l’aube de son adolescence. “Je n’avais pas le niveau pour figurer parmi les meilleurs et, surtout, je n’étais pas suffisamment passionné pour y arriver, reconnaît-il humblement. Mais cela m’a appris beaucoup. D’ailleurs, je fais souvent la comparaison entre l’entrepreneuriat et le sport de haut niveau. Il faut savoir se prendre en main, car on est seul sur le terrain, développer des stratégies et aiguiser son esprit de compétition.”
À 14 ans, Germain Deflandre n’abandonne pas totalement le tennis pour autant puisqu’il se fait un peu d’argent en assurant la pose de cordage sur les raquettes des membres de son club. Mais surtout, il lance son vrai premier business, à savoir l’achat de vêtements d’occasion par caisses entières qu’il revend ensuite séparément sur le site 2ememain.be en prenant bien soin de photographier chaque habit dans les règles de l’art. “Je choisissais surtout des vêtements de bébés, se souvient-il. Pour moi, c’était plus intéressant car, comparativement, on met beaucoup plus de petits habits dans une même caisse que de grands. À la revente, on a un meilleur rendement !”
Quelques mois plus tard, l’adolescent sacrifie pourtant la gestion de ces fripes à domicile pour s’essayer cette fois au dropshipping, une forme de commerce électronique plus confortable où le vendeur accepte la commande des clients sans avoir le moindre produit en stock chez lui. “J’écoulais surtout des gadgets en tout genre et aussi des colliers pour chien, enchaîne-t-il avec le sourire, mais comme cela n’était pas très éthique, j’ai rebondi rapidement vers d’autres projets. J’ai d’abord enchaîné avec la vente en ligne de t-shirts que je dessinais moi-même, puis avec la création de mon propre site web, et enfin le lancement d’une marketplace écoresponsable qui mettait en relation les producteurs et les consommateurs sensibles au développement durable.”
Covid et double combat
Nous sommes à l’aube de l’année 2020, Germain Deflandre a 16 ans à peine et c’est de cette plateforme écolo que naîtra le nom Elocos, fruit des syllabes inversées. Contre toute attente, le coronavirus s’abat sur la Belgique et le rhétoricien confiné en profite pour parfaire, par écran interposé, sa formation autodidacte en informatique. À l’occasion d’une session live sur YouTube, il tombe sur le commentaire désespéré d’une personne basée à Londres qui cherche à créer son site internet. L’entrepreneur en herbe relève le défi pour 750 euros (“Je n’avais aucune idée du prix à demander !”, s’amuse-t-il aujourd’hui), le client se révèle satisfait et lui passe rapidement trois autres commandes. La société Elocos prend doucement son envol.
Diplôme de secondaires en poche, le jeune Nassognard monte alors à la capitale pour mener un double combat : le développement de son activité commerciale avec, en parallèle, des études de gestion d’entreprise à l’Ichec, une école supérieure qu’il choisit délibérément pour son Start Lab, une structure d’accompagnement des jeunes entrepreneurs à Bruxelles.
Petit à petit, le business model d’Elocos évolue, passant de la création de sites web au référencement en ligne connu sous le nom de SEO pour Search Engine Optimization (optimisation des moteurs de recherche). Concrètement, il s’agit d’aider les marques et les entreprises à acquérir une meilleure visibilité sur le net lorsque les internautes explorent Google (ou d’autres outils comme Yahoo! et Bing), via des techniques de référencement naturel (en opposition au référencement payant qui se fait avec l’achat d’annonces publicitaires).
“J’ai d’abord travaillé pour des indépendants, puis des PME avant de collaborer avec de plus grosses sociétés, raconte Germain Deflandre. J’étais tout seul pendant les quatre premières années d’Elocos, avant que je n’engage ma première employée il y a moins d’un an. Depuis, j’en ai recruté cinq autres, tous plus âgés que moi, et je compte engager deux employés supplémentaires dans les mois qui viennent.”
Exclusivement SEO
Parmi ses clients, Elocos compte aujourd’hui de grands noms comme Toyota, Ladbrokes, Taxi Verts ou encore CBRE, un acteur majeur du conseil en immobilier d’entreprise. Il y a quelques mois, le jeune CEO s’est d’ailleurs vu gratifié du B19 Young Talent Award by Belfius, un prix qui récompense les entrepreneurs visionnaires de moins de 35 ans.
Mais comment expliquer ce succès fulgurant d’Elocos, visiblement promis à un bel avenir ? “En Belgique, il y a des dizaines d’agences 360° qui interviennent dans tous les domaines de la communication et qui font aussi un peu de SEO, observe Germain Deflandre, mais je ne connais pas d’agence, à part nous, qui fait exclusivement de l’optimisation de référencement en ligne. Or, la demande est énorme sur le marché, d’autant plus que les agences 360° qui s’aventurent dans le SEO sont souvent un peu nébuleuses dans ce domaine. Chez Elocos, on joue la carte de la transparence avec des résultats concrets et un aspect résolument humain. Nous sommes de vrais passionnés du SEO, nous ne faisons que ça et je pense que nos clients sont séduits par le fait qu’ils ont en face d’eux un jeune qui a la dalle et qui va tout faire pour leur site. C’est cette énergie, cette passion et cette ambition qui nous portent.”
Parmi ses clients, Elocos compte aujourd’hui de grands noms comme Toyota, Ladbrokes, Taxi Verts ou encore CBRE.
De moins de 100.000 euros de chiffre d’affaires en 2023, Elocos est passé à 300.000 euros de revenus en 2024 et vise le million pour l’exercice 2025. L’entreprise est aujourd’hui logée dans les bâtiments du Creative District, au cœur de Bruxelles, et verra bientôt son espace de travail passer de 50 m² à 120 m². Les perspectives sont en effet prometteuses puisque, au-delà du référencement sur des moteurs de recherche classiques, c’est tout le pari de l’intelligence artificielle qu’il faut aujourd’hui relever.

Dompter ChatGPT
Jadis tout puissant avec 98% des parts de marché en termes de SEO, le géant Google est passé sous les 90% il y a quelques années déjà et pourrait bien voir son influence diminuer encore. Certes, la firme de Mountain View reste incontournable dans la recherche d’informations sur le web, mais les habitudes de consommation sont clairement en train d’évoluer. “Aujourd’hui, lorsqu’un jeune veut trouver un resto ou acheter un produit, il passe directement par TikTok, Instagram ou Amazon sans avoir nécessairement le réflexe Google, constate Germain Deflandre.
C’est ce qu’on appelle le Social SEO (en référence aux réseaux sociaux, ndlr), mais au-delà de cette tendance, il y a aussi ce qu’on appelle désormais l’IA SEO, à savoir le positionnement sur les nouveaux outils d’intelligence artificielle comme ChatGPT. C’est précisément notre mission : aider les entreprises à s’adapter et à optimiser leurs contenus sur toutes ces plateformes pour maximiser leur visibilité.”
Frustré de ne pas avoir toutes les cartes en main pour relever correctement le défi de l’IA, le patron de 21 ans a décidé de développer un nouvel outil en interne et de lancer une start-up sœur, MentionLab, qui devrait mieux accompagner les clients dans les méandres de ChatGPT. “Cet outil va permettre aux marques et aux entreprises de mesurer leur visibilité sur les moteurs de recherche d’intelligence artificielle et, sur la base de ces paramètres, de prendre des actions concrètes pour optimiser justement cette visibilité, confie Germain Deflandre. Ce type de service n’existe pas encore en Belgique, ni même en France, et nous sommes très enthousiastes quant au potentiel de son développement.”
Les ambitions d’Elocos sont clairement européennes, voire internationales.
Sous le sceau de la confidence, le jeune patron nous cite quelques grands noms d’entreprises françaises intriguées par les bouleversements de l’IA et avec lesquelles il est déjà entré en négociation pour les aider à mieux se positionner sur ChatGPT via sa nouvelle structure MentionLab. Les ambitions d’Elocos sont clairement européennes, voire internationales : l’entreprise belge veut devenir une référence incontournable dans l’univers désormais protéiforme du SEO.
Toujours aux études à l’Ichec, Germain Deflandre concède qu’il n’a plus vraiment besoin de diplôme pour poursuivre sa voie professionnelle, mais confie qu’il rendra bel et bien son mémoire l’année prochaine “par respect pour mes parents qui m’ont toujours soutenu”, chuchote-t-il timidement. En attendant, le jeune CEO a déjà enclenché le processus de la transmission, non pas d’entreprise, mais de savoir à travers des conférences qu’il donne dès qu’il en a l’occasion.
À travers sa jeune, mais déjà impressionnante expérience d’entrepreneur, il témoigne de son parcours jalonné de défis et de succès, et surtout de l’importance de se lancer dans le paysage économique. “J’ai donné une conférence à Bozar devant 500 personnes, tous étudiants de rhéto, et cela me tient à cœur de sentir que j’ai de l’impact social, conclut Germain Deflandre. J’ai envie d’inspirer d’autres jeunes et de mettre en valeur l’entrepreneuriat car, pour moi, c’est la solution parfaite pour de nombreux problèmes sociaux et économiques que l’on rencontre en Belgique. Si davantage de jeunes se mettent à l’entrepreneuriat, cela ne pourra que faire du bien à notre pays.”
Parole d’un patron de 21 ans promis à une belle destinée.
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