[Gazelles de Bruxelles] Zetes: “L’essor de l’e-commerce est un moteur de croissance”
Avec la vente de Zetes à Panasonic l’an dernier, c’est un nouveau fleuron belge qui est passé dans des mains étrangères. “C’était la meilleure solution pour Zetes car nous sommes à l’aube d’une grande expansion aux Etats-Unis et en Asie”, déclare son CEO.
GAZELLES DE BRUXELLES: Zetes, lauréate pour les grandes entreprises
C’est en 1984 qu’Alain Wirtz a fondé Zetes. L’un de ses premiers gros clients fut la chaîne de supermarchés Colruyt pour laquelle l’entreprise a développé une solution permettant de remplacer les célèbres cartes perforées par un système basé sur le code-barre. Zetes a surtout percé lorsqu’elle a commencé à se consacrer à l’identification électronique des personnes. Songez notamment aux cartes d’identité électroniques, passeports et permis de conduire. Plus tard, son champ d’action s’est élargi à l’identification des marchandises, comme les solutions de voice picking pour le secteur logistique notamment.
En 2016, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 253,4 millions d’euros dont plus d’un cinquième dans le domaine de l’authentification des personnes et le reste dans l’identification des marchandises. Zetes compte quelque 1.200 collaborateurs dans plus de 20 pays en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique. Le titre d’Ambassadrice des Gazelles de Trends-Tendances revient à Zetes SA qui reprend toutes les activités belges. Le chiffre d’affaires de cette société s’élevait en 2016 à un peu moins de 80 millions d’euros.
“Le marché de l’identification des personnes est un marché relativement stable qui se caractérise essentiellement par des contrats à long terme avec les autorités publiques, explique le CEO Alain Wirtz. Mais c’est l’identification des marchandises qui recèle le plus grand potentiel. L’essor de l’e-commerce est un moteur de croissance important, si bien que le secteur progresse de 5 à 7% par an à l’échelle mondiale. Les pays asiatiques accusaient un certain retard, et c’est précisément là que les choses s’accélèrent aujourd’hui.”
Opportunité de synergies
Fin 2016, Zetes a annoncé que le géant japonais de l’électronique Panasonic avait acquis une participation majoritaire en rachetant les actions de la direction et des deux principaux actionnaires, Cobepa (24,67%) et Zephir Corporation (23,70% dont la moitié aux mains d’Alain Wirtz). Une offre d’achat obligatoire a suivi et le 13 juillet 2017, l’action Zetes a cessé d’être cotée à la Bourse d’Euronext Bruxelles. “Nous n’avions absolument pas l’intention de vendre. Il y a deux ans, la direction de Panasonic a cependant décidé de se lancer dans l’automatisation du secteur logistique et c’est ainsi que nous avons été repérés. Ce ne fut pas une décision facile car il s’agit du travail de toute une vie”, raconte Alain Wirtz. “Néanmoins, ajoute-t-il, je suis convaincu que c’est la meilleure solution pour l’entreprise. Il y a en effet de nombreuses possibilités de synergies. Panasonic dispose de technologies qui sont très utiles pour nos deux divisions. Saviez-vous que le groupe japonais investit chaque année 4 milliards de dollars dans la R&D?” L’autre argument de taille était l’expansion planifiée par Zetes en Asie et aux Etats-Unis. “Cette expansion requiert de lourds investissements qui pèseraient à court terme sur les résultats. Un dividende ne serait plus envisageable pour les prochaines années et l’entreprise étant cotée en Bourse, ce message aurait mis l’action sous pression. Grâce à Panasonic, Zetes peut à présent se développer beaucoup plus rapidement aux Etats-Unis et en Asie.”
Sur les pas de Marc Coucke
“En fin de compte, il n’y a pas grand-chose qui va changer. Le siège demeure à Bruxelles et nous conservons notre nom, notre logo et la même direction, insiste Alain Wirtz. Même si Zetes n’est plus cotée en Bourse, la nouvelle maison mère l’est, de sorte qu’à ce niveau non plus, la situation ne va pas changer. Au contraire, en ce qui concerne l’établissement de rapports internes, nous devrons faire davantage d’efforts.”
En vendant ses actions à Panasonic, Alain Wirtz a engrangé une belle somme. Il compte investir une partie de celle-ci dans de jeunes entreprises. Un peu comme Marc Coucke. “Je suis et reste un entrepreneur. Je croise encore trop d’entreprises prometteuses qui n’osent pas se lancer à l’échelle internationale. Je veux les y aider. Du reste, je ne m’intéresse pas uniquement aux entreprises technologiques, mais aussi à tout autre entreprise dont le business plan s’avère solide.”
Gazelles 2018
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