Foire agricole de Libramont: la simplification administrative est sur toutes les lèvres, des solutions proposées

Le ministre-président de la Wallonie Adrien Dolimont et la ministre wallonne de l'Agriculture et de la Ruralité Anne-Catherine Dalcq lors de la séance d'ouverture de la 88e édition de la Foire agricole de Libramont, le vendredi 26 juillet 2024, à Libramont.

Simplification administrative. Une demande des agriculteurs, une promesse des responsables politiques, qui est sur toutes les lèvres à la Foire agricole de Libramont.

La charge administrative qu’implique le métier d’agriculteur peut en effet être une source de stress et de tracas presque quotidiens dans les exploitations, comme l’a confirmé une jeune vétérinaire, qui a franchi le Rubicon en 2022 avec la reprise d’une ferme. “En deux ans, j’ai déjà été contrôlée cinq fois par l’administration”, a témoigné Claire Vanhoomissen vendredi à Libramont, devant le nouveau ministre-président wallon, Adrien Dolimont, et la nouvelle ministre de l’Agriculture, Anne-Catherine Dalcq.

La paperasse, un grand stress

“Au moment de mon installation, mon plus grand stress n’était pas de savoir comment ça allait aller avec les vaches, avec le fromage, avec les prairies… Non. Mon plus grand stress était de savoir si les documents étaient bien remplis dans le bon ordre, avec les bonnes dates et les bonnes signatures. C’est à se demander quel est le cœur de notre métier. Est-ce que c’est produire de la nourriture pour alimenter la population ou est-ce que c’est de remplir des papiers correctement?”, s’est demandé la jeune agricultrice, également vice-présidente du syndicat agricole Fugea.

Parcours du combattant

La jeune éleveuse est aussi revenue sur les difficultés préalables à son installation: la rédaction d’un plan financier pour aller frapper à la porte des banques à la recherche d’un crédit, la très grande difficulté de trouver une vingtaine d’hectares de terres agricoles à un prix abordable… “Le début du parcours du combattant”, s’est rappelé Claire Vanhoomissen. “C’est un heureux hasard qui a fait finalement que j’ai pu trouver des terrains mais je suis bien consciente que tout le monde n’a pas cette chance”.

Pour la Fugea, l’histoire de l’installation de la jeune éleveuse illustre une série de ses revendications, à côté de la demande de prix rémunérateurs: simplification administrative, donc, mais aussi facilitation de l’accès à la terre et de la transmission des exploitations. Le syndicat agricole plaide à cet égard pour un accompagnement systématique des jeunes qui veulent s’installer comme agriculteurs.

A la suite de ce témoignage, le syndicat agricole a remis ses traditionnels “cadeaux” aux nouveaux ministres wallons: Adrien Dolimont, Anne-Catherine Dalcq mais aussi Yves Coppieters (Environnement, Santé) et le ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval, se sont vu remettre un panier de produits wallons. Ce dernier a souligné la publication toute récente au Moniteur de deux arrêtés royaux, en réponse à la grogne du monde agricole: l’un ouvrant la voie à des négociations sur les prix par filière dans 12 filières, l’autre sur les pratiques commerciales déloyales dans l’agroalimentaire qui vise à renforcer la position de négociations des agriculteurs en interdisant notamment la vente à perte.

Lancement de la plateforme “cloud agri-centrée” WALLeSmart à destination des agriculteurs

Simplifier la vie des agriculteurs passe aussi par la technologie. Les initiateurs de WALLeSmart en sont convaincus. Cette plateforme numérique agri-centrée, accessible à tous les agriculteurs wallons, a été présentée vendredi à l’occasion de la Foire agricole de Libramont, en présence des ministres wallons Anne-Catherine Dalcq (Agriculture) et Pierre-Yves Jeholet, compétent pour le numérique.

WALLeSmart se présente comme une plateforme numérique interopérable capable de mettre en réseau les données agricoles de la production animale et végétale. Elle vise à favoriser la valorisation de ces données mais également à en faciliter le partage entre un agriculteur et ses partenaires. Le tout, en garantissant la transparence, la sécurité de la plateforme et la protection des données.

“Il est important qu’un maximum d’agriculteurs adhèrent à cette plateforme donc ces valeurs de transparence et de confiance sont essentielles”, a souligné au cours d’une conférence de presse Pierre-Yves Jeholet pour qui “la recherche et l’innovation ne sont pas des options mais indispensables dans tous les secteurs, y compris l’agriculture”.

Ce faisant, Wallesmart entend faciliter par le numérique certaines activités du quotidien des agriculteurs. “L’intérêt premier de Wallesmart est de permettre par une connexion unique l’accès à une multitude de services”, soulignent ses concepteurs. La plateforme est en outre dotée du système de connexion sécurisée CSAM (connexion entre autres via itsme). WALLeSmart est né en 2018 dans le cadre d’un projet wallon mené par l’ASBL Elevéo en partenariat avec la Faculté polytechnique de l’UMons, le Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W) et la Faculté de Gembloux Agro-Bio Tech (ULiège). Les sociétés WalDigiFarm, l’ARSIA et le Comité du Lait ont, entre autres rejoint le partenariat et appel a été lancé à toute organisation pertinente désireuse de rejoindre la plateforme.  

Partner Content