Feu vert français à une cession du Doliprane à un fonds américain
Un accord a été trouvé entre l’Etat français, le groupe pharmaceutique Sanofi et le fonds d’investissement américain CD&R pour le rachat par ce dernier de la filiale commercialisant le Doliprane, médicament le plus vendu en France, a annoncé dimanche le ministère français de l’Economie.
Le ministre français de l’Economie Antoine Armand a assuré sur X avoir “obtenu les garanties du maintien et du développement en France” de cette filiale qui représente 1.700 emplois en France et dont les syndicats s’inquiètent. “Nos exigences sur l’emploi, la production et l’investissement seront respectées. Pour le Doliprane et les autres médicaments essentiels au pays”, a-t-il ajouté. “On a atteint le plus haut niveau de garanties possible dans les discussions” avec Sanofi sur ce dossier, ont précisé les cabinets des ministres de l’Economie et de l’Industrie.
L’Etat français, via la banque Bpifrance, “sera actionnaire pour y veiller”, ont-ils précisé. Le dossier reste sensible dans un contexte de pénuries récurrentes de médicaments dans le pays. L’Etat a ainsi obtenu “des garanties” sur l’emploi, la production, l’approvisionnement du marché français, la gouvernance et le développement de l’entreprise, soulignent ces sources qui détailleront ces engagements lundi matin au cours d’une conférence de presse.
Nouvelle étape
Sanofi, en discussion sur une possible cession d’Opella au fonds CD&R depuis le 11 octobre, a, lui aussi, annoncé une communication séparée lundi matin. Le géant pharmaceutique franchit ainsi une nouvelle étape dans ce projet de séparation visant à lui permettre de se concentrer sur l’innovation dans l’immunologie, les maladies rares et les vaccins, des domaines plus rentables, mais où il aura besoin d’investir. Il prévoit de rester actionnaire à 50% dans la prochaine structure du capital d’Opella, valorisée par des médias économiques à environ 15 milliards d’euros.
Le fonds d’investissement français PAI Partners, en partenariat avec des co-investisseurs internationaux, était candidat au rachat et avait amélioré son offre jeudi, en vain. CD&R investit en France depuis une quinzaine d’année (notamment dans Rexel, Spie, Socotec, But et Conformama) et soutient plusieurs entreprises pharmaceutiques comme Inizio et Sharp. La participation de la banque publique d’investissement Bpifrance à l’opération, actée dimanche soir, est un moyen, pour le gouvernement, d’obtenir un droit de regard sur les orientations stratégiques prises par le nouvel actionnaire étranger.
Le groupe pharmaceutique assure depuis le premier jour que “ce projet n’aura pas d’impact sur l’emploi en France” et qu’il a vocation à faire grandir Opella en s’appuyant sur un partenaire financier prêt à investir dans ce marché plus proche de la grande consommation que de l’activité pharmaceutique.