Ferrari tourne à plein régime
Nouveau trimestre exceptionnel pour la célèbre marque au cheval cabré qui galope à contre-courant dans un secteur du luxe qui ralentit.
A fond les manettes ! Ferrari a publié ce jeudi de très, très bons chiffres trimestriels. Des chiffres à nouveau bien supérieurs aux attentes du marché. Entre début juin et fin août, le compteur des bénéfices a bondi de plus de 45 % à 332 millions d’euros, alors que les analystes n’osaient espérer voir le constructeur franchir la barre des 300 millions.
Nouvelle accélération
La raison de cette nouvelle accélération ? Les ventes carburent à fond. La célèbre marque au cheval cabré a en effet écoulé pas moins de 3.459 bolides dans le monde sur le trimestre passé (principalement les modèles 296 et SF90), soit une hausse de 8,5 %. Le patron du groupe, Benedetto Vigna, a salué un “nouveau trimestre record” et “une croissance des bénéfices”. Dans la foulée de l’annonce de ces résultats une nouvelle fois exceptionnels, l’action Ferrari n’a d’ailleurs pas manquer de faire des étincelles, avec un bond de 6 % à la Bourse de Milan, portant ainsi la hausse du titre à 50 % depuis le début de l’année.
“Pricing power”
Ces chiffres à nouveau en forte croissance, le fabricant de Maranello les doit à son pricing power, c’est-à-dire sa capacité à imposer ses prix de vente aux clients. Et ce, au travers d’une stratégie misant sur la personnalisation des modèles via des options exclusives vendues à prix d’or (toit panoramique, etc.). Des équipements supplémentaires dont les clients au portefeuille bien garni raffolent. Le carnet de commandes déborde dans toutes les zones géographiques. Sans doute aussi parce que ces clients fortunés se tournent vers des produits qui peuvent conserver, voire augmenter, leur valeur dans le temps, surtout dans un environnement marqué par une forte inflation. Sans oublier le fameux “amendement Ferrari”, du nom de ce texte européen qui prévoit une exception en matière de moteur thermique pour les constructeurs haut de gamme.
A contre-courant
Alors que l’Europe a programmé la fin du moteur thermique d’ici à 2035, les Ferrari et autres Porsche bénéficient en effet d’un traitement de faveur pour passer au tout-électrique seulement à partir de 2036, une année après le terme fixé pour le reste de l’industrie automobile. Au grand bonheur des amateurs de grosses cylindrées pétaradantes. Si bien que le fabricant italien de voitures de luxe vise désormais pour 2023 un chiffre d’affaires de 5,9 milliards d’euros, contre 5,8 milliards auparavant. A l’horizon 2026, le constructeur table même sur des recettes frôlant les 7 milliards d’euros. Et donc, résultat des courses : des étincelles en Bourse, à contre-courant, ici aussi, d’un secteur du luxe (LVMH, Hermès, Kering, etc.) qui voit son activité ralentir.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici